Une bande-annonce prometteuse, un casting plus qu'alléchant, pour un résultat mitigé. Sans aucun doute, le nouveau Ridley Scott n'est pas convaincant. Du tout.
On attendait plus que ça de ce Counselor, qui s'avère être un long-métrage très hétérogène, et pas des plus réussis. Ce film est incontestablement porté par sa brochette d'acteurs, qui s'avère le seul point vraiment positif de ce drame. Mené par un Michael Fassbender autant toujours investi, on retrouve également Javier Bardem, une fois de plus excentrique et 300% dans son rôle, ainsi que Pénélope Cruz et Brad Pitt, qui restent convaincants. En revanche, c'est une autre histoire pour Cameron Diaz. Quand bien même elle remplit son rôle dans le film et nous livre une prestation honorable, son rôle ne parvient pas à sortir du stéréotype de la blonde apparemment superficelle mais au final manipulatrice. C'est d'ailleurs principalement pour cela que le film ne parvient pas à sortir des sentiers battus. Très peu de rebondissements sont présents, l'histoire ne s'appuyant que sur des grandes lignes déjà vues et revues, comme le trafic de drogue, l'argent, le sexe, et rien de tout cela n'est traité différemment, si ce n'est que la mise en scène, soignée et posée, apporte un côté plus réaliste et censé à l'histoire, avec la quasi-absence de bande-son dans ce film. Le côté un peu excentrique et humoristique est apporté par Javier Bardem, qui nous interprète une fois de plus un marginal haut en couleurs, qui tient par ailleurs la scène la plus cocasse du film. Hilarante ou vulgaire selon les points de vue, il n'empêche que le côté mi-narratif/mi-visuel de cette scène est unique, et le "poisson-chat" n'a pas fini de marquer l'esprit de Bardem...
Il n'empêche que cette scène, qui débarque au milieu de nulle part, ne sert pas forcément l'intérêt de Cartel. L'ensemble du film reste plutôt décousu, et l'on pouvait en attendre mieux venant du scénariste de La Route ou encore No Country For Old Men. Dès le début, on est bombardé de personnages, de lieux et de dialogues sans forcément comprendre le pourquoi du comment. Une manière de se plonger dans l'univers? Peut-être, mais on ne peut pas dire qu'elle soit efficace. Au contraire, elle aurait tendance à lasser le spectateur, qui va très vite décrocher pendant quelques instants avant de voir la clarté du scénario (ou pas). Pas très habile, cette fois-ci, de la part de Cormac McCarthy, peut-être même décevant!
Il reste cependant le visuel qui reste soigné. D'ailleurs, il nous permet de passer d'un univers désertique à un univers luxueux en un rien de temps, grâce aux lieux très hétérogènes dans lesquels se déroulent l'histoire. On peut ainsi passer de la planque d'un cartel à une villa spacieuse en l'espace d'un instant, ce qui permet de casser le côté monotone, notamment instauré par des dialogues interminables entre les différents protagonistes (et niveau clarté, on repassera!). Cependant, ces différences d'univers peuvent également ajouter à la confusion, car l'on ne sait pas forcément où se situer, Certaines scènes nous amène même à nous demander s'il vaut mieux rire ou pleurer: stopper un motard avec efficacité, faire l'amour avec sa voiture, couper une gorge avec un fil de fer, voilà les principales excentricités du film.
Que reste-t-il donc de Cartel? Malheureusement moins de choses que prévu. Une histoire sans grands rebondisements qui côtoie une originalité quasi-inexistante, un scénario rendu encore plus flou par un montage bancal, et des dialogues à la pelle. Le positif ressort du côté du casting, avec un Javier Bardem complètement allumé aux côtés de Cameron Diaz qui s'éclate, Michael Fassbender tourmenté face à ses décisions, et une photographie hétérogène mais plutôt belle.