The Counselor ( ou Cartel en France ) est le nouveau film de Ridley Scott qui a pu livrer par le passé des chefs d’œuvres absolu ( Alien, Blade Runner et Gladiator ) comme de honteux navet ( 1492 et G.I Jane ). Ici il s'impose clairement dans la première catégorie même si il n'atteint pas l'excellence de son début de carrière, il livre son film le plus aboutie depuis maintenant 13 ans ou il oscillait entre du très bon ( American Gangster et La chute du faucon noir ) et le carrément moyen ( Une grande année et Prometheus ) mais son film doit beaucoup à son scénariste le génial Cormac McCarthy. Auteur de Best Seller comme The Road, No Country For Old Men ou encore Child of God, il signe ici son premier scénario original qui est parfois nébuleux, volontairement opaque mais incroyablement intelligent. Le pitch de départ est simple mais l'histoire se révélera bien plus complexe en jouant sur les faux-semblants et la manipulation évitant les clichés propres au genre. Point de happy end, de vengeance final ni de scènes d'actions démesurées ou les gentils en sortent vainqueur car il n'y a ici que le mal. Le film s'intéressera plus à l’échiquier qu'aux pions qui s'y trouve car c'est véritablement un jeu d'échec qui se joue, les personnages, tous très bien écrit notamment les personnages féminins, sont volontairement laissés dans l'ignorance, on ne connaîtra pas vraiment leurs motivations et ce qui les poussent dans l'illégalité mais on s'intéresse davantage à leurs choix et les conséquences que ceux-ci implique. D'ailleurs le film s'évertue avec un certain talent de ne jamais appeler un chat, un chat tout en nous permettant de comprendre le sens des métaphores grâce à des dialogues impeccables, inspirés et intelligent, d'un calibre rare, on a rarement vu aussi abouti, aussi culte et aussi dense. Je comprend que certains soit décontenancé par les nombreuses parties dialogués ( environ 90% du film ) que l'ensemble peut paraître long mais parler de nullité je trouve sa extrême, malvenu et en totale opposition de ce que le film est réellement. Le film en devient métaphysique, il traite de tout, des femmes avec une justesse effarante et un respect plus que bienvenu, de sexe sans jamais être trop vulgaire et de la vie avec là encore beaucoup de justesse. Il s'éloigne alors grandement des films du genre par sa noirceur abyssale qui se rapproche plus de Traffic de Soderbergh. Ne faisant aucune concession sur son nihilisme en faisant un constat désespérément noir sur la condition humaine et les tréfonds de l’âme. L'avocat dont on ne connaîtra jamais le nom payera le pris de sa cupidité, on nous le présentera comme un homme stupide et lâche, il ne comprend pas ce qui lui arrive, il est la représentation du spectateur, on est parfois aussi perdu que lui et on subi cette descente aux enfers ou il n'y a ni pardon ni rédemption, ou la fin est déjà annoncé et on ne peut rien faire pour ses hommes et ses femmes qui sont en train de tout perdre pour q'une tierce personne puisse s'enrichir. Comme le film l'explique il y a plusieurs monde que l'on crée, certains vivront une vie paisible tandis que d'autres s'embourberont dans les galères et que tous s'oriente selon nous choix, et malgré les apparences c'est un monde de femmes qui est dépeint ici. Les hommes n'ont aucune chance et se font littéralement bouffer par ces femmes fortes et indépendantes qui les surpassent en beaucoup de points, qui somme nous face à tant de charme, de beauté et d'intelligence, femmes qui sont autant capables d'amour véritable et pur, de bonté ( Laura ) que de froideur et de manipulations ( Malkina ). De véritables chasseuses qui une fois prisent entre leurs griffes nous ne sommes plus que leurs esclaves
( tout le symbolisme de la scène de chasse )
. De plus le film fait preuve d'ironie et d'un humour noir des plus savoureux tout en accentuant le symbolisme qui parfois prendra forme quelques scènes plus tard
( la demande en mariage, les scènes avec Brad Pitt ainsi que la séquence déjà culte du "poisson chat")
. Le scénario est donc captivant, réaliste et foisonnant montrant tous le talent de McCarthy et le tout est desservie par un casting irréprochable. Michael Fassbender est toujours aussi talentueux et aussi classe, Brad Pitt est comme à son habitude très bon, Javier Bardem s'impose avec charisme et talent tandis que du coté féminin Penélope Cruz est peu exploité malgré son jeu très juste et Cameron Diaz créer la surprise en manipulatrice qui à une ambivalence de jeu bienvenue et signe ici un de ses meilleurs rôles. Pour sa réalisation Ridley Scott n'a pas été aussi inspiré depuis longtemps, il signe une mise en scène efficace et froide, tranchant radicalement avec ce qu'il a l'habitude de faire et même si le film est majoritairement bavard, il distille quelques scènes d'actions inspirés
( la fusillade et la course poursuite )
et certains sont voué à être culte
( la scène du fil et de la moto ainsi que la scène du "bolito" )
. Ajoutons un photographie impeccable et une BO excellente pour un film à l'ambiance unique, véritable OVNI cinématographie. En conclusion The Counselor est un film d'auteur, mais pas de celui auquel on croit car il appartient plus à Cormac McCarthy qu'a Ridley Scott ( endeuillé par le décès de son frère auquel le film est dédié ), on retrouve alors les thèmes chers à McCarthy se qui semble avoir déconcerté le publique ainsi que la presse qui non pas compris la richesse du film qui mérite plusieurs visionnages pour être pleinement apprécié et compris. On est alors devant un polar noir, amoral et brillant, cela fait plaisir de voir que certains producteurs on le courage de sortir de tel film, ce qui me redonne confiance en Hollywood et qui me conforte dans l'idée que cette année 2013 à révélé bien des surprises qui j'espère en révélera d'autres et que les producteurs auront plus confiance en ce genre de film à l'avenir malgré l'accueil très froid de celui-ci qui n'est en aucun cas mérité. Un vrai chef d'oeuvre.