Un court métrage comique sur l’opposition franco-britannique, cela aurait pu être une très grande réussite, finalement le résultat est pas mal, mais sans plus.
Les acteurs sont globalement bien sympathiques et plutôt talentueux dans leur registre. Gaspard Proust porte le personnage principal avec un bel entrain et s’avère très bon au début dans le rôle du leader de la troupe antibritannique. Celle-ci peut aussi compter sur un William Lebghil bien sympathique dans son rôle, même si, rejoignant une précédente critique, il a été sous-exploité.
Le scénario part sur d’excellentes bases, avec des gags pas toujours fins, mais une anglophobie souvent réjouissante, car globalement pas méchante et aux traits franchement grossis. Cette première partie est clairement le meilleur passage du film, qui ensuite malheureusement, dans sa seconde partie, s’enlise dans une dynamique nettement moins efficace. Les gags s’étiolent, le rythme est mollasson, et au bout du compte la rencontre explosive entre l’équipe et les Londoniens n’a pas lieu. Dommage.
Techniquement la mise en scène n’a rien d’exceptionnelle. Elle est correcte, mais sans plus, et dans le train, la redondance d’un plan devient même assez agaçante. La photographie en revanche cherche à restituer une ambiance rétro qui fonctionne bien, même si je ne me l’explique pas vraiment. Certes ca donne un cachet particulier au film, mais ca n’apporte pas grand-chose, si ce n’est à vieillir l’ensemble. Les décors sont globalement sans grand intérêt, mais l’appartement du leader anglophobe avec son papier peint tricolore est quand même bien trouvé. La bande son converge elle aussi vers l’ambiance rétro de la photographie, et elle est ma foi plaisante et dynamique.
Au bout du compte Fuck UK est un court métrage comique pas mauvais, mais qui ne remplit pas pleinement le contrat. Il n’est pas désopilant, sa seconde partie est décevante, et il y a tout un travail esthétique qui ne s’explique pas vraiment et laisse plutôt interrogateur qu’autre chose. Je lui donne 3.