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traversay1
3 645 abonnés
4 878 critiques
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3,0
Publiée le 9 mars 2016
En noir et blanc, avec des acteurs non professionnels et sur une base documentaire, Pursuit of Loneliness annonce la couleur si l'on peut dire : ceci est un film au plus proche de la réalité, notamment celle de l'hôpital et des décès qui y sont enregistrés. On peut y voir une version austère et très réaliste d'Urgences mais le film a un autre aspect, de fiction celui-ci, même si celle-ci s'appuie toujours sur une grande crédibilité dans son déroulement. Il y est question des démarches entreprises pour retrouver les proches d'une patiente morte une nuit à l'hôpital, une solitaire dont on ne lui connait aucune famille. Là, le thème rappellera forcément Une belle fin mais inutile de préciser que le traitement n'est pas le même. Le film souffre cependant de se disperser quelque peu et d'abandonner en cours de route son sujet principal ou, plus précisément de l'enrichir d'un luxe de détails qui le détournent quelque peu de son ambition initiale. Commercialement, Pursuit of Loneliness risque fort de peu attirer le chaland. Et c'est dommage car il a des qualités certaines.
Le film vaut essentiellement par la façon unique de traiter la fin de vie de gens qui n'ont plus de proches, par une approche documentaire un peu scénarisé et dans un noir et blanc resplendissant. Restent que ce traitement est un peu arty, que le sujet n'est pas passionnant et que le montage égare un peu le spectateur. Toutefois certains cadrages sont superbes et vraiment innovants.
Un film tourné comme un documentaire qui renvoie à notre solitude. Les Etats-Unis comme décors, le quotidien d'un hopital, et la mort à son tournant. Que se passe-t-il après la mort d'une personne, lorsque celle-ci n'a pas de parents connus ? Les services administratifs vont mener une enquête, les chiens vont être mis à la fourrière, les vagues amis contactés voilà 40 ans, ne se souviennent plus. Que se passe-t-il dans ce pays ? Chacun fait son travail, et un dossier est chassé par un nouveau. C'est ça aussi l'Amérique, ou notre Occident. Excellent, et qui donne un sens au cinéma.
Oui, je reprends ce qui a été dit à mon compte. Je voudrais ajouter que j'ai trouvé dans ce film une certaine approche de la déshumanisation qui est intéressante. Soulignée par une référence constante aux numéros (de téléphone, de dossiers) avec de courts plans sur les commutateurs téléphonique, cette approche montre des fonctionnaires et autres acteurs respectant impeccablement leurs procédures, mais visant ailleurs que vers la personne à laquelle ils s'adressent à travers ces procédures. Comme si on augmentait la qualité du suivi, des soins, au détriment d'une certaine forme d'attention, comme d'ailleurs l'expose crûment le fait initiateur, à savoir que le décès de la patiente est découvert par hasard.