Bon alors je n’aurai pas la prétention d’avoir tout suivi de ce film, puisque je l’ai vu en version originale non sous-titrée, toutefois, il n’est pas complètement concluant.
Coté jeu d’acteur d’abord, c’est assez fade. Il n’y en a aucun (sauf une quasi sosie de Joan Bennett, époque Suspiria) qui ne retient vraiment l’attention. Leurs jeu est globalement trop neutre, il y a un manque d’émotion évident (pourtant certaines scènes se prêtaient pleinement même à quelques excès). Le héros est par ailleurs peu charismatique, et même s’il est louable de choisir quelqu’un de « normal » pour incarner finalement un type « normal », malheureusement cela ne fait que renforcer le coté trop neutre et plat du film. C’est dommage en somme.
Au niveau du scénario c’est meilleur, mais là aussi, pas totalement convaincant. L’histoire part sur une très bonne idée, et rarement exploitée (Sang plomb l’ayant réexploité différemment depuis). Cependant après un début très prometteur, le film va s’enliser terriblement en surexposant ses personnages. Alors certes ce n’est pas inintéressant car le réalisateur et le scénariste ont visiblement voulu créer et donner de la consistance à ces relations. Toutefois il y a des passages convenus (l’histoire d’amour très basique), et de très grosses longueurs. Pendant plus d’une heure la voiture disparait, l’action envisagée au départ avec. L’essentiel de cette période est donc consacré à des dialogues, à une scène de sexe (très soft), et à une scène horrifique en revanche très efficace et qu’un Cronenberg n’aurait pas renié. C’est tout de même peu, d’autant que le sentiment d’un final expédié accentue l’impression assez pénible d’un film bancal.
Au niveau visuel c’est assez moyen, mais enfin pour un film de genre tchécoslovaque du début des années 80, je pense que c’est très correct. La mise en scène ne fait pas des miracles, c’est certain. C’est très plan-plan, à l’image du scénario, et même les scènes de course ne sont pas transcendantes. Le film se rattrape avec sa photographie, qui, certes banale pour l’essentiel, se rattrape dans des scènes en noir et blanc à l’esthétique soignée, et certains passages qui clairement ont bénéficié d’une attention particulière. Les décors quant à eux ne vont pas renverser des montagnes, cependant l’immersion dans la Tchécoslovaquie des années 80 est suffisamment dépaysante pour nous faire oublier que c’est sans grande recherche. Alors Upir z Feratu n’est pas un métrage très horrifique. Il y a en fait une scène surtout qui vaut le coup de ce point de vue. Quant à la voiture elle a de la personnalité c’est certain, et c’est d’autant plus regrettable de la voir au bout du compte si peu exploitée et si peu à l’écran. Je note une bande son inégale, avec de bons passages, mais dans l’ensemble trop d’absences.
En conclusion Upir z Feratu est un film fantastique qui vaut surtout un coup d’œil car il vient d’une contrée peu connue et qu’il exploite une idée peu commune. En clair c’est la curiosité qui doit amener vers ce film, pas vraiment l’envie de voir un chef-d’œuvre, ni même une belle petite bande oubliée. Il manque franchement d’efficacité, et s’il n’est pas mauvais, il reste quand même juste. Je lui accorde la moyenne.