Chris Columbus tente, à sa manière, de rendre hommage à la première génération de gamers, les aficionados des salles d’arcades, en réalisant une comédie d’action passablement boursoufflée. Dans la veine des grandes fresques d’aventures fantastiques des années 80 et 90, je pense notamment à SOS fantômes, le cinéaste empoigne son sujet avec une légèreté qui ne lui rend pas grâce. C’est un délire, certes, mais qui semble souvent s’égarer sur des chemins de traverses pas franchement fréquentables, la faute à des comédiens qui cabotinent ou en font des caisses. En gros, même si l’intention fût louable, difficile d’approcher un public cible maintenant quarantenaire, peut-être trentenaire, ceux ayant grandis avec Pac-man, les premiers jets de Donkey Kong, avec un tel niveau d’humour et de cacophonie artistique.
On concèdera à Chris Colombus et à son team une maîtrise indiscutable des effets spéciaux. L’idée même d’une invasion de bestioles pixélisées, pixélisant tout sur le passage, est plutôt intéressante. De ce côté-là, c’est visuellement remarquable, en dépit d’une surdose de couleurs, peut-être. Là où tout commence à clocher, c’est au niveau du casting. On le sait, Adam Sandler n’a jamais été un bon acteur et il ne le sera jamais. Le comédien plombe souvent l’ambiance du fait de son air hagard multi usage, de ses répliques bas du front qui ferait passer Pixels pour une comédie au format téléfilm de Noël. Kevin James ne fait guère mieux. Pas étonnant sachant qu’il nage d’ordinaire dans les mêmes eaux troubles que Sandler. Là où le casting était plus prometteur, c’est aussi un échec. Michelle Monaghan cabotine littéralement, et Peter Dincklage, lui, peine à trouver ses marques autres que dans le ridicule de son personnage.
Peu convaincant, en définitive, ce Pixels ne fût par ailleurs pas le succès au Box-Office escompté. Aussi vite oublié que vu. Au suivant. 07/20