Emmanuelle dans l’Espace n’est pas un grand film bien sur, mais je m’étonne qu’il ne soit pas davantage connu quand même, appartenant à une saga assez célèbre dans son genre.
Coté acteur ca n’a clairement rien de mémorable. En fait le personnage central d’Emmanuelle porté par la charismatique Sylvia Kristel dans les épisodes les plus connus se délite ici, le film proposant une galerie de personnages dénudés parmi lesquels aucuns acteurs ne parvient à se démarquer nettement. Quelques beaux corps, des interprètes qui n’en font pas trop non plus pour éviter la gaudriole, voilà ce qu’il convient avant tout de retenir ici, même du coté de Krista Allen qui s’empare timidement du rôle titre.
Le scénario n’a rien de science-fictionnesque ! En fait le film se passe 5 minutes dans un vaisseau spatial avec des décors et des accessoires d’une ringardise sans nom, tout le reste c’est des scènes (de sexe généralement) qui se passent dans un univers bien de chez nous (bon pas tout à fait car c’est très multiculturel quand même). En fait le film accumule sur un ton léger et finalement assez agréable, des scènes légères sans grande prétention et parfois assez clichées. En fait le film n’a pas vraiment d’histoire sous-jacente, on baigne plus dans le fantasme des personnages, mais malgré tout Emmanuelle dans l’Espace n’est pas trop mal de ce coté là. En effet il n’est pas ennuyant (c’est bien pour un film érotique souvent longuet), il garde un certain raffinement qui lui sied bien, et il dégage quelque chose d’assez optimiste et de sympathique. Pour ma part j’ai bien aimé sa décontraction.
Au niveau de la réalisation c’est moyen. Disons que le réalisateur semble maitriser le genre, mais il ne se force pas outre mesure. Plans souvent fixes et sans grande originalité, l’ensemble apparait trop statique et manque de la fantaisie qu’est parfois capable de trouver par exemple Tinto Brass. On est dans du conventionnel en somme. Heureusement le film peut s’appuyer sur une photographie variée et soignée, avec des ambiances bien trouvées et une certaine élégance formelle que renforcent les décors. Ces-derniers sont eux aussi éclectiques, et même si tout n’est pas très convaincant ils sont corrects. J’évacue de là bien sur toute la dimension SF qui là est plus que laborieuse et laissée au placard. Aucun effort ne semble avoir été fait pour donner la moindre illusion, alors forcément c’est un point pour le coup très négatif. L’érotisme dans ce métrage est soft. Il n’y a rien de vraiment incisif, juste des femmes nues qui se trémoussent et quelques scènes de sexe qui pourraient presque trouvées place dans un film « normal ». C’est soft mais bien exploité, et de ce point de vue je dirai qu’Emmanuelle dans l’espace est une certaine réussite, sans atteindre les meilleurs métrages du genre. Bon thèmes musicaux par ailleurs, un peu en décalage avec les images certes, mais plaisant à entendre.
En conclusion voilà un métrage érotique honnête. Pour ma part avec un scénario mieux exploité, une vraie histoire en fond et plus qu’un simple reliquat SF inutile, Emmanuelle dans l’Espace aurait pu vraiment être un divertissement érotique de très bonne tenue. Il est visuellement assez attrayant, il est dynamique, parfois drôle. Il aurait fallu aussi que ses acteurs se débrouillent pour surnager, car là trop peu d’interprètes arrivent vraiment à asseoir leurs personnages (je pense parmi les exceptions à la soubrette pour le coup). Je lui donne 3.