Ferzan Öspetek, cinéaste turc naturalisé Italien, signe avec "Magnifica Presenza" son 9ème long métrage (sorti en France sous son titre original). Le chantre de l'homosexualité masculine met à nouveau en scène un "gay" (Pietro "Ponte"). Le jeune provincial (de Catane, en Sicile) "monte" à Rome pour tenter d'y faire carrière en tant qu'acteur, encouragé par sa participation à quelques publicités locales. Pour échapper à Maria, son envahissante petite cousine, plus âgée, nymphomane et secrétaire chez un avocat (Paola Minaccioni, déjà distribuée dans "Mine Vaganti", et "Reality" de Matteo Garrone), Pietro loue une maison ancienne, bien située, mais à loyer (curieusement) raisonnable. Il comprend rapidement qu'il n'est pas seul dans les lieux. Une troupe de 8 comédiens (dont un garçonnet obèse, et 3 femmes) hante les lieux, officiellement morts depuis.... 1943. La cohabitation entre le jeune homme et les "fantômes" (qu'il est le seul à voir - les locataires successifs n'ayant jamais dépassé, eux, le stade des bruits étranges, qui les ont fait déguerpir immédiatement, à la grande satisfaction de la propriétaire indélicate, qui ne rend jamais les cautions) se passera plutôt bien, Pietro s'occupant de les mettre en paix avec leur passé, et la troupe assurant son apprentissage de comédien, autant que de vie en général, et amoureuse en particulier (érotomane en puissance au début, il côtoiera de mystérieux travelos et leur "abbesse", aura un coup de coeur pour Luca Veroli, l'un des séduisants revenants, mais ratera Paolo, un charmant voisin). Après "Mine Vaganti" (2010), distribué en France comme "Le Premier qui l'a dit", comédie de moeurs "classique" (à quelques variables homos près), ce nouveau film (2012) est plus original dans la forme, largement onirique. Elio Germano (vu dans "Romanzo Criminale" et "Mon frère est fils unique") fait beaucoup, dans le rôle principal, Pietro au pays des Illusions, de l'intérêt du film. Assez déconcertant, souvent décousu, à conclusion inachevée, d'où une notation intermédiaire seulement, comme pour "Mine Vaganti".