Jack Lee Thompson (réalisateur de deux "Planète des singes", de films musclés avec Bronson...) orchestre un thriller intelligent tiré d'un roman de John D. MacDonald, "The executioners".
Le scénario, inventif et intellligent, est captivant de bout en bout : Max Cady, emprisonné pour agression sexuelle, en ressort huit après dans le seul but de se venger de son avocat, Sam Bowden.
Le suspense est très bien ammené malgré une forme vieillote aujourd'hui.
La musique, elle aussi sublime pour l'époque, semble sortie de nulle part aujourd'hui. Elle est pourtant calibrée par un maître du genre : Bernard Hermann (compositeur attitré d'Hitchcock (avec notamment "Sueurs froides" et "Psychose", partitions non vieillies aujourd'hui) et de Welles ("Citizen Kane" par exemple)).
L'interprétation générale est maintenant dépassée (un casting inexistant à l'instar de Gregory Peck (vu dans "Les canons de Navarone" du même Thompson, "Les neiges du Kilimandjaro" avec Ava Gardner, le "Moby Dick" de John Huston, ...) dont le charisme ne crève jamais l'écran. Notons les présences, indicatives donc, de Martin Balsam (qui a joué dans le "Tora tora tora" de Fleisher, "12 hommes en colère" avec Fonda...) et de Telly Savalas (qui faisait alors ses débuts à l'écran et qu''on retrouvera plus tard dans le bondien "Au service secret de sa majesté" sous les traits de l'infâme Blofeld).), hormis Robert Mitchum qui a toujours une classe irréprochable et qui domine tout le casting de par un jeu d'acteur, (posé/simple/sombre/arrogant) que l'on n'oubliera pas de sitôt, et rappelant sa composition de "La nuit du chasseur".
Les rebondissements et les aventures sont bien rôdés dans un suspense allant crescendo et se terminant dans des décors paradisiaques à Cape fear. Ces enchaînements paraissent eux-aussi vieillots.
Pour résumer, "Les nerfs à vif" est de facture classique (même si le suspense est bien entretenu et que la réalisation se veut intelligente) avec un Mitchum toujours excellent. Faisant partie de l'âge d'or hollywoodien, ce "Cape fear" a beaucoup de mal à résister au temps qui entame beaucoup le charme du film. Vraiment dommage de la part d'un des meilleurs du genre des années 1960.
Spectateurs, regardez uniquement pour le numéro que Mitchum nous donne.
PS : préférez le remake de Scorsese (1992 !) qui reprend (quasiment !) le déroulement de ce film, et qui rend un vibrant hommage aux protagonistes, à savoir Mitchum, Peck et Savalas.