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Un visiteur
3,5
Publiée le 1 mars 2014
Les effets de style des Bruits de Récife, parfois nettement inspirés par les séries B d’épouvante, sont trompeurs. Ce beau film ne doit pas non plus toute son intensité à la violence latente des rapports humains qu’il décrit. Comme chez Altman, il y a ici un respect inattendu pour la souffrance secrète des personnages. L’art de la suggestion est assez maîtrisé pour que l’attention ne faiblisse pas, et la conclusion convenue (spoiler: une histoire de vengeance familiale/de classe ) contredit l’intelligence d’une mise en scène de l’angoisse individuelle et collective.
Pour nous immerger dans le quotidien d'un coin de Recife, le réalisateur a choisi une approche "presque" documentaire, en maintenant sur toute la durée un décalage - par le travail sur la bande son, par l'irruption d'images oniriques - des plus réussis. Malheureusement, une fin coup de théâtre trop explicite gâche le plaisir du spectateur en voulant absolument donner un sens à tout ce qui a eu lieu auparavant et qui se passait parfaitement de cet éclairage.
Ayant beaucoup aimé "Aquarius", j’ai voulu voir le premier film de Kleber Mendonça Filho, "Les Bruits de Recife", film que j’avais zappé à sa sortie, aujourd’hui repris dans une salle du Quartier latin. Résultat : j’ai passé 2H10 scotché à l’écran les yeux et les oreilles grands ouverts et je suis sorti avec la certitude d’avoir découvert un véritable cinéaste. Si "Aquarius" est le portrait d’une femme, "Les Bruits de Recife" est celui d’un quartier résidentiel de classe moyenne/haute qui se dresse, avec ces buildings ultrasécurisés, près d’une favela. Il n’y a pas de véritable d’histoire (à part celle d’une vengeance qui traverse souterrainement le film et qui sert à l’ouvrir et le clore), mais plusieurs personnages dont on suit les trajectoires dans leur vie quotidienne. Film choral dont la maîtrise rappelle Robert Altman et dont le style distant et glacial rappelle Antonioni, c’est d’abord un film sur l’urbanisme au sens le plus ample, c’est à dire social et politique. Il y a chez Mendonça Filho une incroyable maîtrise de l’espace qui n’est pas que visuelle ; elle est aussi sonore. Ces "bruits de Recife" du titre (le film s’appelle en portugais "Le Son autour") que déploie la bande son sont tout aussi importants que l’image. "Les Bruits de Recife" est donc un (grand) film qu'il faut non seulement voir mais aussi écouter.
Malgré une esthétique attirante, ce film n’inspire qu’un sentiment de film de « Brasil do branco » , insipide et ennuyeux.... Dommage car j’adore le Brésil, avant Bolsonaro ...
L'ambiance du quartier est bien mis en image. Des beaux plans. Mais "l'intrigue" du film est mal tournée ce qui rend le film lent et sans grand intérêt.