Le film le plus rentable de l'histoire du cinéma (un budget de 50 000 - 70 000 $ pour un bénéfice de 240 millions $) ne casse pourtant pas trois pattes à une sorcière. Dans le genre "film d'horreur tourné caméra à l'épaule", "The Blair Witch Project" n'arrive pas à la cheville du superbe "Cloverfield", plus original, plus psychologique, plus mature, plus poignant, plus éprouvant, plus effrayant et bien plus recherché côté scénario. En effet, soit l'intrigue est inexistante, soit elle est tellement bien dissimulée que je ne l'ai pas trouvée ! Alors certains me diront qu'un tel film n'a d'autre but que celui de faire peur ; ok ok, mais le problème c'est que ça ne fonctionne pas non plus de ce côté-là, et ce ne sont pas quelques malheureux bruits dans les arbres ou des objets survenus d'on ne sait où qui vont y changer quelque chose - dans un film d'horreur, quand le mal est trop implicite, ça ne fait pas peur, tout simplement. L'origine du problème, c'est que les réalisateurs, une fois leur astuce trouvée - celle de filmer façon documentaire -, ne comptaient que sur cette astuce pour réussir leur film - autrement dit ce sont des petits malins ou des gros flemmards, au choix. Et si le film est novateur dans sa réalisation, il est d'une banalité affligeante en ce qui concerne la trame de l'histoire (une histoire de sorcellerie qu'on a tôt fait d'oublier). Mais il ne faut pas oublier la jeune actrice, qui surjoue jusqu'à friser l'exaspérant et ce jusqu'à la fin, carrément bâclée. En bref, le succès de "The Blair Witch Project", bien que parfaitement compréhensible vu la campagne publicitaire énorme qui l'a précédé, est loin d'être mérité. Les cinéphiles seront tous d'accord, ça ne dépasse pas le stade de la série B (Z ?). Une étoile tout de même pour le concept, dont ce film est à l'origine. Ouais mais non, pas d'étoile finalement.