Véritable phénomène à sa sortie en 1999, Le Projet Blair Witch a redonné un nouveau souffle au cinéma d'horreur. Plus de sang façon Scream, plus de monstres comme Dracula et moins de cadavres à l'écran, le spectateur sera face à la tension et au stress de ces personnages perdus dans une forêt hantée. Résurgence d'un sous-genre de l'horreur qui avait disparu depuis le film Cannibal Holocaust en 1980, le found-footage ou "enregistrement trouvé" revient sur le devant de la scène grâce à ce film. Mais qu'en reste-il aujourd'hui,15 ans après? La sauce prend toujours?
Alors comme ça, il fait plus peur que Shining? Pub mensongère pour nous vendre le film, parce qu'on cherche toujours où! Le projet était ambitieux pourtant, avec tout le travail en amont, marketing exceptionnel sur internet, des acteurs devant jouer les disparus pour faire le buzz, du jamais vu à ce moment-là. Et le résultat de tout ça, une grosse déception.
Après une séquence d'introduction d'interview des habitants pour découvrir les lieux du mal, le film commence enfin,15 minutes après! Long pour un film d'1h20. Une fois dans la forêt, on se dit, "enfin, on va avoir peur!" mais rien ne se passe! Et ce n'est pas un tas de cailloux, une tente qui bouge ou des bouts de bois accrochés aux arbres qui vont nous faire sursauter. Alors, où la chercher cette peur? Et bien ça va être les personnages du vrai/faux documentaire, une femme et deux hommes, qui vont nous la donner. Les trois étudiants, bloqués dans la forêt, vont, par leurs paroles, leurs images filmés, communiquer une peur invisible, anxiogène, de quelque chose qu'on ne voit pas mais qui est là. La folie commence à s'emparer d'eux petit à petit, et soudain...le film est fini. Le réalisateur nous donne du grain à moudre pour certaines situations mais il ne l'exploite jamais assez totalement et on reste sur notre faim. Vraiment dommage.
Le film reste, malgré tout, dans les annales par sa campagne de communication impressionnante en 1999, pour avoir fait renaître le sous-genre found-footage, qui a donné des petits beaucoup plus travaillés quelques années plus tard (Rec, Cloverfield) mais aussi, d'une nouvelle façon de représenter la peur à l'écran, loin de l’éternel sang qui gicle. Il est indéniable qu'il y a eu un avant et après Projet Blair Witch.