J'ai enfin eu l'occasion de voir ce film soi disant culte et apprécié par les amateurs du genre. J'avais hâte.
Et je suis mortellement déçue. Je ne comprends pas ce qu'il a d'effrayant. Il est comparé à Shinning, il a inspiré des tas de films du même style en found footage comme la célèbre saga des Paranormal Activity, des Rec, de Grave Encounters ou encore de Cloverfield. Je dois dire que dans ce sens là tant mieux, il suffit de pas grand chose pour allumer le feu sacré alors.
Personnellement, si ce film a été la muse de plusieurs réalisateurs et scénaristes, je sais pas comment cela a été possible. L'idée de départ est sympa sans plus, le côté immersif de la caméra à l'épaule est vite passé par la mollesse du tout, le néant absolu. Il ne se passe absolument rien excepté si on a peur de fagot de bois. Et ce n'est pas la petite trouvaille gore
" langue, doigt"
empaquetés comme un talisman vaudou qui vont vraiment dégouter.
Quand on est habitué au genre horreur épouvante comme moi, en passant par tous les médias : jeux-vidéo, séries, romans, légendes urbaines et donc films, ben on s'endort. C'est peut-être terrifiant pour des personnes qui découvrent ce genre-là et encore permettez-moi d'en douter.
De mon point de vue, le found foutage doit être bien utilisé pour se vouloir immersif mais ici, les scènes de jours n'ont rien d'effrayant car ce qui attaquent nos trois étudiants en cinéma ( d'ailleurs qu'on m'explique quel cette idée absurde qu'a eu cette jeune fille, c'était quoi exactement le sujet pour qu'elle ait envie de filmer une légende urbaine sans savoir si elle aura de quoi faire un documentaire ?) demeurent invisible (bien qu'on puisse deviner que ce sont les jeunes enfants disparus du mythe) et n'intervient que la nuit dans le noir le plus total. et c'est là que le bas blesse : ces jeunes gens semblent bien équipés à première vue pour partir faire du camping au milieu de nulle part et en terre inconnue mais n'ont pas de cordes, de talkie-walkies, et leur torches... je sais plus s'ils en ont vraiment vu qu'ils ne les utilisent pour ainsi dire jamais ou presque. Donc lors des "attaques", c'est à peine si on distingue quoique ce soit. Très bien, la peur est encore pire si on ne voit pas trop. Mais là c'est summum. Les scènes de noir j'ai envie de dire, deviennent très vite chiantes à mourir. C'est long, mais c'est loong !
Idem pour celles de jour car, une fois qu'on a bien compris que les personnages désemparés et perdus commencent à devenir cinglés, nerveux, agressifs, que cette tension monte, ben ça tourne en rond. Le côté psychologique, cette descente aux enfers passe à la trappe. Et on en a vite ras la casquette de les entendre geindre, s'engueuler, pleurer ou hurler. Le seul qui est intéressant, c'est Josh. Il est posé, plutôt cool et sympathique, et semble essayer de calmer plus souvent les deux autres que Mike
qui fait la grossière erreur sur le coup de la colère de balancer la carte à la flotte sous prétexte qu'il ne sait pas la lire (bien que son amie Heather soit experte en la matière
). J'ai aussi adoré qu'aucun des trois protagonistes n'ait eu la brillante idée de prévenir qui que ce soit à l'extérieur avant de partir dans leur petit délire de chasseurs de fantômes et de sorcière.
Là où je trouve le "found footage" intéressant dans les paranormal activity, en caméra fixe (celles de sécurités) c'est que scénaristiquement parlant ça tient la route. Personne n'a a se trimballer la caméra dans des moments de tensions extrême. Ce qui est absurde ici et dans d'autres films du même style car la logique voudrait qu'au bout d'un moment on arrête de filmer ne serait-ce que par respect pour ses compagnons d'infortune, ou pour simplement la survie du groupe. La caméra gène, encombre. Moi je l'aurai balancée et cela peu importe l'envie de "prouver' que le paranormal existe. A la rigueur, on peut essayer de s'en servir comme arme...dans le cas où on arrive à voir son adversaire bien sur mais dans le noir....
Bref, c'était bien nul. Beaucoup de com pour pas grand chose.