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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 26 août 2012
Un an à peine après le succès de "l'effroyable secret du Docteur Hichcock" qui lui a donné une certaine crédibilité dans le petit monde du film d'épouvante, Riccardo Freda remet le couvert avec Barbara Steele à ses côtés. Si le docteur Hichcock est toujours présent dans le titre, on est cette fois-ci très loin de l'hommage rendu dans le premier opus au maître du suspense. C'est le thème des amants diaboliques que reprend Freda à travers une parenté non dissimulée avec "Le facteur sonne toujours deux fois", le fameux roman de James M Cain déjà repris une fois par un cinéaste italien en la personne de Luchino Visconti avec "Ossessione" en 1942. Le film, s'il baigne dans un climat d'épouvante se déroule sur une trame de film noir. Pour sa deuxième collaboration avec Barbara Steele, Freda a étoffé le rôle de sa vedette principale qui s'en tire plutôt bien même si son jeu n'est pas des plus nuancés. La palme revient en réalité à Medin Harriet qui tient une nouvelle fois le rôle de la gouvernante diabolique avec une conviction remarquable se livrant lors d'une scène à une transmutation qui annonce avant l'heure les logorrhées verbales multilingues de Regan dans "l'exorciste" de William Friedkin en 1973. Un film avec une intrigue plus consistante que l'opus précédent de Freda mais avec une beauté visuelle un peu moins saisissante.
Enfin, un superbe film d’horreur bien plus horrifique que fantastique puisque tout, à quelques détails prés, pouvait se réaliser en vrai. Il faut voir comment Freda travaille sur la couleur et les effets esthétiques. Il y a du baroque en veux tu en voila qui donnent à ce film un coté désuet de grande qualité, il est daté années 60 et signé profondément italien sous des apparences volontairement trompeuses. Indiscutablement Satan rode dans ce film et jamais la célèbre phrase ’’la plus grande ruse du diable est de nous faire croire qu’il n’existe pas’’ n’a autant été mise en valeur puisque ni Margaret ni Charles ne croient en lui. Tout est vraiment horrible et en particulier les souvenirs du temps passé définitivement perdus et régulièrement rappelés par la boite à musique. Remarquablement construit, plus ce film avance plus il devient beau. Il contient quelques extérieurs qui ne dépareraient dans aucun salon et qui pourtant ne nous laissent jamais reprendre notre souffle tant ils sont en ‘’situation’’. Les acteurs sont impeccables, Barbarra Steele nous rappelle, s’il le fallait, que depuis le ‘’Masque du démon’’ aucune femme ne peut rivaliser avec elle dans ce genre cinématographique dont les chefs d’oeuvres parlants qui lui sont spécifiques sont à compter sur les doigts des deux mains.