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cylon86
2 513 abonnés
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4,0
Publiée le 11 mai 2013
Pendant sérieux et férocement pessimiste de "Docteur Folamour" dont il aborde les mêmes thèmes (un bombardier américain est parti pour lâcher une bombe nucléaire sur la Russie à la suite d'un dysfonctionnement), "Point Limite" met le doigt là où ça fait mal à une époque où la Guerre Froide battait son plein, montrant les dangers d'un monde où le nucléaire et les machines priment sur tout, plus que l'homme qui lui aussi est pourtant faillible. Malgré les années qui passent, le propos du film ne perd pas sa force et il ne fait que monter en intensité au fur et à mesure, jusqu'à ce que le Président américain prennent des décisions drastiques. La photographie a un peu vieillie mais la mise en scène de Lumet reste terriblement efficace, jusque dans le final, qui fait encore froid dans le dos quand on y repense.
Sorti la même année que "Dr Folamour",le "Point Limite"(1964)de Sidney Lumet s'en rapproche par bien des aspects.Même critique du militarisme incontrôlé,même fatalité envers la Guerre Froide,même noir et blanc oppressant.Mais un ton totalement différent.Si l'oeuvre de Kubrick misait sur le sarcasme amplifié,celle-ci se veut froidement réaliste,et présentée comme possible à cette époque où la concurrence est/ouest,communisme/capitalisme atteignait des proportions dramatiques insoupçonnées.Sauf que Lumet dénonçe ici la défaillance des machines,plutôt que celle des hommes.Sur une simple erreur d'aiguillage,des bombardiers américains prennent la route de Moscou pour le détruire.Malgré les efforts désespérés de tout l'Etat-major yankee pour rectifier le tir,la procédure est lançée...Que ce soit dans le bureau ovale du président(Henry Fonda,remarquable évidemment),dans les quartiers des généraux,ou dans le cockpit d'un bombardier;la tension est extrême.Sans peine,Lumet installe une atmosphère suffocante,mais qui a malheureusement mal passée le cap des années.Entre les interprétations outrancières,la trop grande technicité du langage et les longueurs dans les scènes d'attente,on lâche régulièrement prise.La fin reste réfrigérante.
Très bon départ pour Point limite avec son style assez froid et presque proche d'un documentaire (ce que je n'aime pas réellement) puis malgré l'intérêt que l'on porte à cette histoire Point limite devient au bout d'une heure lassant et tourne un peu en rond. A voir tout de même.
Un Lumet plutôt bien réussi qui tient surtout par la qualité de son interprétation (Henry Fonda, Walter Matthau tout simplement géniaux). Pour le reste, on oubliera l'invraisemblance des situations et les carences du scénario.
Un huis-clos à suspense extraordinaire, voilà ce que nous offre Sidney Lumet. Un film d'antimilitarisme, réaliste, dur, et qui sonne malheureusement aujourd'hui (et malgré (ou avec) le temps) bel et bien d'actualité. Henry Fonda (convié pour la 3e fois par le maître Lumet) quant à lui éclipse tous ses partenaires. Une démonstration où il livre (presque) tous ses thèmes favoris.
Le début m'a laissé carrément perplexe. Je ne retrouvais pas ce que j'appréciais chez Sidney Lumet. Et puis, progressivement, le film est devenu de mieux en mieux et j'ai été agréablement surpris. Ca fait penser un peu à Docteur Folamour mais en version plus sérieuse. Un peu comme Dr Folamour, ça a pas mal vieillit, il faut bien entendu reprendre le film dans le contexte de son époque (la guerre froide etc.) mais du coup ça fait vraiment dater, et les thématiques de Lumet sont bien présentes (l'homme face à l'autorité) mais ne sont pas aussi fortes que dans certains autres de ses films, à posteriori, au vu de ce côté très "daté". Mais mine de rien, qu'est-ce que c'est réussi. Toutes les thématiques qui sont évoquées sont intéressantes. C'est ni un pamphlet, ni une louange exagérée. Bref, ce n'est pas mon film préféré de ce que j'ai pu voir dans la filmographie de Sidney Lumet, mais j'ai bien aimé tout de même.
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3,5
Publiée le 26 juillet 2011
Dans ce film brillant, ce ne sont plus les humains, mais les machines qui sont mises en cause! Une simple dèfaillance et c'est le dèmarrage inèluctable du processus de dègradation! Avec " Point limite", Sidney Lumet s'attaque donc à l'adaptation d'un roman d'Eugene Burdick et Harvey Wheeler, deux spècialistes de l'anticipation politique! Anticipation très crèdible à l'èpoque puisqu'il doit s'agir de l'ordre donnèe aux escadrilles amèricaines de voler vers l'U.R.S.S avec des charges nuclèaires! Forcèment le prèsident des Etats-Unis (incarnè par Henry Fonda, ce qui lui va toujours comme un gant) va devoir intervenir avec tous les drames de conscience qui iront avec! Lumet traite son histoire de façon très rèaliste et nerveuse et si son film est tournè en noir et blanc, le fameux "tèlèphone rouge" de l'èpoque entre Etats-Unis et Union soviètique de l'èpoque, n'en sert pas moins de fil dramatique! L'authenticitè de "Point limite" repose justement sur cette nervositè de la mise en scène où l'on est partout à la fois, dans un bombardier, dans le bureau prèsidentielle, dans le Ward Command des grands pontes militaires, le tout facturè comme un reportage tèlè! Du coup, nous sommes encore davantage dans une sorte de cauchemar paranoïaque et guerrier avec un sentiment d'impuissance totale face à l'engrenage des choses! Un rèalisme quasi apocalyptique s'installe tout du long avec des acteurs crèdibles et une fin qui fait froid dans le dos...
Soudain la guerre mondiale: le dialogue s'engage donc entre les 2 téléphones rouges de chaque continent, dans un noir et blanc épuré d'une part et d'autre part dans ce qui ressemble à une sorte de Space Invaders prémonitoire. Une superproduction qui vaut surtout pour sa critique valable des institutions, des pseudo-responsables ainsi que la robotisation très actuelle des mécanismes administratifs, comme d'ailleurs le propos antinucléaire mais qui pourra gêner pour sa vision funeste.
Une énorme suprise. Du très grand film, comme on en voit que très rarement. Un scénario simple et très efficace,qui , malgré l'age ( 1963 ) peut etre toujours d'actualité avec les nouvelles technologies... De bons acteurs, qui ont chacun leurs rôles pour rendre le film très homogène.
un film correctement réalisé mais il ne fait plus vraiment peur . Il parait bien fade comparé au docteur folamour, on peut même se demander s'il n'était pas téléguidé pour torpiller le coté anti-militariste de ce dernier. Ici les militaires sont irréprochables sauf un qui craque oui mais on nous a bien montré avant que ses parents étaient des alcooliques (sinon c'est impossible biensur ). Le scientifique n'est plus un ancien nazi mais un juif qui refuse d'être exterminé sans réagir, et biensur le président américain pafaitement mettre de lui fait tout pour sauver le monde jusqu'au sacrifice de sa famille tout en donnant la leçon.
Un film remarquable à tout point de vue, un huit-clos passionnant et ou la tension ne redescend jamais. SIdney Lumet semble vraiment le maitre pour dénoncer des thèmes particulièrement graves par des films très loin d'être ennuyeux, et ou l'on peut se rendre compte que la vie humaine se joue souvent à bien peu de choses. Tous les points de vue sont ici explorés et respectés, et la galerie de personnages permet de renforcer ce sentiment, sans pathos aucun, mais avec une dureté extrême. D'autant plus que l'interprétation magistrale ne fait que renforcer ce sentiment, notamment Walter Matthau ou encore Henry Fonda. Brillant.
Point Limite reste pour moi le meilleur film de sidney Lumet. Il nous montre a travers cette oeuvre les dangers que causeraient un guerre nucléaire et la panique que cela engendrerait. Bien que la guerre froide soit terminée, le thème est toujours d'actualité et le danger et maintenant multiplié par six, soit le nombre de pays possèdant l'arme nucléaire. une mise en scène qui tient du génie, une interprétation et un scénario impécable font de ce film un chef d'oeuvre des années 60;
Au début des années 60 la guerre froide est à son paroxysme. La crise des missiles de Cuba va éclatée, on frise la troisième guerre mondiale et la course aux armements bat son plein. Certaines voix commencent à s'entendre dénoncant l'absurdité de cette surenchère technologique et commencent à parler de désarmement. En 1963, deux films vont mettre fin à l'hégémonie de l'image de l'armée protectrice des valeurs au cinéma américain: "Docteur Folamour" de Stanley Kubrick et "Point limite" de Sidney Lumet. Si le premier avait traité le sujet d'une façon satirique, Lumet lui choisit la voie du réalisme pur et dur. A comparer les deux films, ceux-ci ont la même trame de fond et les producteurs de Kubrick intentèrent un procès pour plagiat à Lumet. Si dans "Dr Folamour" on rit jaune, dans "Point limite" on ne rit pas du tout et le film nous fout franchement la pétoche, l'US Army obligèrent la Columbia à ajouté un démenti dans le générique de fin stipulant que toute l'histoire du film est une pure fiction et que de tels évènements ne pourront jamais se produire. Le film souffre tout de même de ses manquent de moyens; car il n'est tourné qu'à huis clos dans seulement 6 décors et avec quelques rares images de stockshots volés à l'armée. Heureusement une belle brochette d'acteur tiennent le film sur leurs épaules: Henry Fonda superbe en président des Etats-Unis, Walter Matthau en stratège inhumain et Larry Hagman (monsieur J.R. de "Dallas") en traducteur russe. Même si le sujet peut paraitre aujourd'hui dépassé, le film reste un chef-d'oeuvre d'antimilitarisme.