A la poursuite du diamant de Jeru est un film qui lorgne très clairement vers deux classiques : Indiana Jones (et le générique ne cache pas sa filiation) et A la poursuite du diamant vert. Sans pour autant en avoir les qualités scénaristiques, ce qui est bien dommage car le film ne manque pas d’atouts aussi. En effet ce métrage est un téléfilm, mais un téléfilm avec des moyens, et visuellement il est luxueux. Les décors sont très réussis, la reconstitution d’époque à de l’allure, les paysages exotiques fonctionnent à merveille, la photographie est élégante, bref, en la matière il n’y a rien à redire. Quant à la mise en scène, signée notamment de Dick Lowry, un vieux routard de la télévision, elle est honorable, bien que très policée quand même, avec un manque évident de punch pour les rares scènes d’action.
Car oui le principal problème de ce film c’est bien son histoire. Ce film est terriblement lent, et manque terriblement d’action. L’histoire ne décolle jamais, et lorsque l’on se dit que ça va décoller, et ben le film se termine. Alors certes on essaye de nous berner avec une intro punchie, mais ensuite rien. Des bavardages, des tergiversations de personnages, des lieux communs (le bain), des incohérences (un corps qui disparait sans qu’on sache où il passe), des trucs un peu ridicule (la grotte), et presque rien en cascade, en action, et le diamant lui-même ne tient qu’un rôle très secondaire. Franchement c’est terrible de faire un film d’aventure dans lequel il n’y a pas d’aventure, et dans lequel on arrive à s’ennuyer.
A fortiori quand on a un casting plutôt attrayant, avec Billy Zane. Bon, pour être honnête seul Billy Zane retient vraiment l’attention, campant un personnage qui arrive à ne pas trop subir la comparaison avec ses illustres modèles ! Le couple formé par Jefferson et Carradine, sans démériter, est cliché, et reste fade, sans susciter réellement un attachement particulier. Paris Jefferson n’est surement pas une mauvaise actrice, mais elle manque de charisme dans ce film, pour camper ce genre de rôle. Et au niveau des méchants ce n’est pas cela du tout. Or, c’est vrai aussi que ce genre de film existe mieux avec un méchant digne de ce nom.
Pour la bande son c’est acceptable, bien qu’assez classique et prévisible.
En fait A la poursuite du diamant de Jeru n’est pas un mauvais métrage, et aurait pu être excellent, si seulement il n’avait pas oublié le concept d’aventure. Pour ma part c’est tout à fait destructeur, et je ne doute pas que des spectateurs pourraient même mettre une très mauvaise note à ce film en considérant ce point rédhibitoire dans le genre. Pour ma part je tiens compte des autres qualités, et je lui donne 2.5.