Souvent considéré comme le meilleur film d’Autant-Lara, ce doit être le cas de ceux qui n’ont pas vu grand-chose du réalisateur qui il est vrai, demeure assez méconnu aujourd’hui. De beaux numéros d’acteurs et un film agréable, mais sans plus.
C’est clair, le casting est beau sur le papier, avec trois têtes d’affiches et spécialement le duo Bourvil-Gabin. Dans les faits il l’est aussi. Le duo en question fonctionne très bien, Bourvil nous servant du Bourvil mais avec quelques affinages bien vus, tandis que Gabin nous fait du Gabin, gouailleur, mais avec là aussi plus de subtilité. Les acteurs peuvent donc s’en donner à cœur joie, et se débrouillent fort bien, épaulé par quelques figures exubérantes en tête desquelles Louis de Funès. Les acteurs forment le point le plus attrayant du métrage, c’est une évidence.
Le scénario est relativement moyen. Certes le sujet est original, certes la description du Paris sous l’Occupation est appréciable et réaliste, mais pour être franc, le sujet assez simpliste du film, le manque d’enjeux, et un dénouement assez abrupt font que le film est finalement bien perfectible sur ce point. En fait le film dégage une certaine impression de creux, et tourne surtout autour de quelques scènes mémorables, mais assez éparses dans un film qui, prit dans son ensemble reste plutôt vide. En tout cas je n’ai pas trouvé beaucoup d’enjeux et de profondeur dans ce film.
Formellement j’ai apprécié la très belle photographie noir et blanc, gros point fort du film. Elle ne cache pas cependant une impression de tournage studio très (trop ?) perceptible, et assez dérangeante compte tenu de l’authenticité que recherche, et souvent avec bonheur le métrage. La mise en scène propre mais un peu simple d’Autant-Lara est appréciable. La bande son enfin est bien vue, mais tout de même assez discrète.
Franchement c’est un film sympathique mais qui pour moi n’a rien d’un incontournable de l’époque et n’est clairement pas un des classiques sur la période de l’Occupation par rapport à d’autres références. C’est une petite fable sympathique mais tout de même bien perfectible, qui reste surtout dans les esprits pour avoir réunis trois monstres sacrés du cinéma de l’époque. 3.