Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
REM_75
1 abonné
29 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 11 février 2013
C'est l'histoire d'un amour tragique. Une histoire somme toutes assez banale, propice aux clichés. Mais le cinéaste en fait une oeuvre magnifique et sensuelle en s'affranchissant des artifices du cinéma moderne. Le noir et blanc est utilisé dans toutes ses palettes, dans toute sa puissance, esthétique, triste et nostalgique. L'autre entorse aux canons du cinéma moderne: l'absence de dialogue dans la seconde partie du film (absence de dialogue ne signifie pas muet ici car cette seconde partie est narrée). Cette absence de dialogue permet de révéler toute la sensualité de ce film et laisse notre imaginaire construire sa propre interprétation des scènes qui se succèdent : on ressent d'autant plus chaque frottement, chaque sentiment que notre attention n'est pas "distraite" accaparée et guidée par un dialogue.
Alors j'ai fini par voir ce film que j'ai mis du temps à voir, ce film dont la critique des cahiers m'avait fait baver. Je ne sais pas si j'en attendais trop, mais comme tous les films de 2012 ou presque, j'ai été déçu. Déçu surtout par cette première heure de film. Bien qu'elle ne prenne tout son sens que durant la seconde partie du film, je trouve ça dommage de devoir subir cette heure qui si elle est belle ne m'a vraiment pas passionnée (sans que je trouve ça chiant non plus). Et je n'ai pas envie de m'y attarder, car j'ai trouvé ça assez confus. Par contre, vraiment la seconde partie, c'est quelque chose. C'était l'idée que je me faisais du film avant d'aller le voir. La photographie du film change, elle est moins lisse, il y a du grain, et j'aime le grain ! Et on a cette histoire d'amour, forte, belle. Alors je ne veux pas être trop élogieux, car je pense que ça aurait pu l'être encore plus, mais disons que certains moments sont réellement tristes et beaux et que ça fait plaisir de voir ça au cinéma. J'émets l'hypothèse que pour apprécier pleinement le film il faut le revoir (ce que je ne ferai sans doute pas), mais disons que ça permettrai de revoir la première partie en en comprenant les enjeux et les personnages. Aussi j'ai quand même trouvé le film franchement bavard surtout dans la première heure et du coup lorsque la musique s'arrête j'ai cru qu'on allait tomber dans du muet pur, mais non on a encore cette narration un peu lourde. Après ça m'énerve vraiment de ne pas forcément avoir plus aimé le film plus que ça. Et puis je pense qu'on ne vantera pas assez la beauté de la photographie de la seconde partie. Je me suis senti dans cette Afrique, une Afrique d'image d'Epinal, celle qui hante nos rêves et nos fantasmes (oui j'aurai rêvé de vivre en Afrique à cette époque). Mais ce qui me dérange c'est que même dans la seconde partie il aurait pu être un peu plus rude, parce que j'ai trouvé la fin pas assez triste... Et pas assez mélancolique pour me séduire. Je pense qu'on a beaucoup d'éléments pour faire un grand film, mais on n'y est pas encore à mon goût. Il manque quelque chose.
D'une beauté formelle à couper le souffle et magnifique histoire d'amour interdit,on regrettera qu'à force de vouloir être virtuose sur tous les tableaux le récit en devienne un peu abscons.
Humblement, Miguel Gomes déclare "Je ne sais pas trop quoi vous dire, on en parlera ensuite". Peu (re)connu, et pourtant. Tabou est une excellente découverte. A tel point qu'on craint d'en dire des banalités. Tabou hypnotise, fascine. C'est un cinéma littéraire extraordinaire. Rien n'est surfait, tout y est parfait (musiques, photographie, acteurs, ...) ; tous les choix du réalisateur se révèlent ingénieux. Œuvre cinématographique qui n'a rien à envier à certains chefs-d'œuvre littéraires. Le portugais est une très belle langue, dont les sonorités charment. C'est la première fois que j'applaudis un film au cinéma. Une seule chose à faire désormais : se procurer les films précédents du réalisateur portugais (Ce cher mois d'août, La gueule que tu mérites, ...).