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    Tabou
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    155 critiques spectateurs

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    Sergio-Leone
    Sergio-Leone

    185 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 février 2013
    Très joli film qui porte le spectateur dans une narration suave et langoureuse au milieu de la cambrousse capverdienne apprivoisée par des expatriés portugais, jeunes et aventureux. Le romantisme du film est saisissant à travers ses personnages et son style de film quasi muet porté presque intégralement par une douce voix off. Proche parfois du roman photo, l'esthétisme des cadres est remarquable pour une histoire d'amour impossible.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    160 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 août 2017
    A première vue, « Tabou » est un beau film. Mais à y regarder de plus près, qu'est-ce qui est vraiment beau ? La photographie, indéniablement. Un film photographié dans un noir et blanc aussi impeccable, ce n'est pas si courant, tant mieux donc. Mais mis à part la surface visuelle, la couleur et le grain de l'image, « Tabou » est-il réellement un « beau » film ? En fait, non. L'histoire est assez quelconque, si ce n'est qu'elle s'inspire très fortement du « Tabou » de Murnau (sans en retrouver la splendeur, loin, mais vraiment très loin de là), long métrage que l'on peut qualifier sans hésiter de chef-d’œuvre, contrairement au film de Gomes pourtant tant acclamé. Les références ostensibles de cet acabit sont tout à fait typique de ces artistes plus doués pour citer autrui que pour créer quelque chose de qualité, sans parler d'une qualité égale aux artistes assez grossièrement convoqués. Car Murnau n'était pas qu'un simple « imagier », c'était aussi et avant tout un véritable artiste, avec une sensibilité propre et des choses à dire. Alors que là, rien, nada, ou presque. Gomes reste à la surface des choses. D'ailleurs, fait éloquent, la musique tient dans ce « Tabou » un rôle tout à fait… cosmétique. Comme les acteurs, certes très beaux, une fois encore… mais tout à fait sans épaisseur. Ils restent des acteurs, et ne s'incarnent jamais vraiment en personnages. Sauf peut-être celle qui joue Pilar, encore qu'elle reste cantonnée à un rôle cliché. Car tout est cliché dans ce film, quel dommage ! D'autant que le ton du long métrage n'est pas plus réjouissant, il est amer, presque cynique. En fait, il n'y a pas vraiment de paradis originel ici, juste un semblant de bonheur factice, voué à disparaître avec le destin des protagonistes, brisés par l'échec de leurs vies dénuées de sens. Les personnages sont désabusés, le regard vide, à l'image de leur existence toute en apparence, et seulement en apparence. Hélas, une fois passé le choc de l'image brillante (comme du papier glacé), on se rend compte rapidement que l'intrigue repose sur des ressorts scénaristiques bien maigres… « Tabou » n'est qu'un exercice de style, dont l'existence n'est légitimée que par quelques jolis plans, comme cette nuque tarkovskienne, cette marche dans les herbes hautes (qui ne mène nulle part, tiens tiens, étonnant non ?) ou cette brousse qui étouffe un ciel que l'on imagine d'un bleu azur… Un film pas déplaisant, mais désespérément vide.
    JCOSCAR
    JCOSCAR

    119 abonnés 1 100 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 décembre 2012
    Tabou est drame sur le secret d'une histoire d’amour et d'un crime. Ce film touche par son histoire et la façon dont elle est racontée et sa rareté.
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    79 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2014
    La première partie m'a un peu fait peur, lente, sinistre, incompréhensible, j'ai un peu lutté pour ne pas m'endormir. La deuxième en revanche est très belle. Image magnifique, beau travail sonore, et histoire d'amour vibrante. J'ai bien fait de résister.
    Cluny
    Cluny

    78 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 décembre 2012
    Bon, ben une nouvelle fois j'ai expérimenté le décalage entre l'emballement de la critique et la triste réalité du produit présenté : parti pour voir un"manifeste pour un cinéma réellement libre et lyrique" (Cahiers du cinéma), "un miracle de cinéma" (20 Minutes), "un objet fascinant, purement cinématographique" (Fiches du Cinéma), "un incroyable séisme émotionnel, poétique et cinématographique" (Les Inrockuptibles), parce que "tout chez Miguel Gomes n'est que cinéma, et donc forcément, naturellement, plus encore que cela, infiniment" (Nouvel Obs), j'ai baillé quelques dizaines de fois devant un exercice de style dont l'innovation se résume à tourner en 4x3, en noir et blanc et en muet, wouah, quelle audace, à se dire qu'avec ça on pourrait même décrocher l'Oscar !



    Et pourtant, devant tant d'enthousiasme et une telle unanimité, je m'étais dit que j'allais enfin voir un film qui fera date, une expérience nouvelle, peut-être le quatrième 9/10 de ces critiques ? Je n'étais pas le seul à avoir cet espoir, à voir la salle du Balzac pleine pour une séance de 16 h 30 en semaine. Le film est en deux parties, "Paradis perdu" et "Paradis" (ce qui est le plan inversé du "Tabu" de Murnau), plus un prologue qui est un film vu par Pilar, l'histoire édifiante d'un intrépide explorateur qui s'enfonce dans le continent africain pour oublier le souvenir de son épouse morte, racontée par une voix off verbeuse, et qui s'avère être le teasing de la deuxième partie. La véritable histoire, contemporaine, nous raconte donc la vie de ces trois femmes qui habitent le même palier : Pilar, dame patronnesse prête à accueillir une Polonaise de la communauté de Taizé (mais qui, enjeu dramatique bouleversifiant, ne vient finalement pas) ; Aurora, une dame âgée placée sous la tutelle de sa fille à cause de son addiction au jeu, gardée par un dragon cap-verdien qui la séquestre pour son bien. C'est déjà filmé en noir et blanc et en 4x3, avec une caméra frontale et un montage plat, c'est joué avec une diction qui, comparativement, ferait de Jean-Pierre Léaud l'archétype de l'acteur shakespearien, bref, on s'ennuie ferme.

    La suite sur les Critiques Clunysiennes
    http://www.critiquesclunysiennes.com/
    keating
    keating

    53 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 janvier 2013
    Le nouveau film du portugais Miguel Gomes se nomme "Tabou", comme le dernier film de Murnau, et le nom de son personnage principal, Aurora, appuie encore le clin d'oeil. Le cinéma muet, plus précisément sa période expressionniste, est donc reconvoqué. On aura un noir et blanc superbe, un format similaire à ce cinéma des premiers temps, et un bon nombre de scènes sans dialogues. Des scènes où l'on voit parfois les personnages parler, où l'on entend des bruitages. Ce n'est donc pas pour autant un cinéma silencieux, c'est plutôt un cinéma que je dirais poétique, qui offre des images et du son avec un certain décalage, pour inviter le spectateur à réfléchir, voire à participer au film. Je trouve personnellement cette idée géniale : montrer des personnages qui parlent, sans qu'on entende les dialogues. Chacun d'entre nous peut alors imaginer ses propres dialogues, et s'approprier le film. Il ne faudrait cependant pas croire que le film est sans paroles, loin de là. On a une voix off très présente, et parfois des scènes de dialogues assez longues. La voix-off me parait travaillée de façon intéressante, car elle est constamment en décalage par rapport aux images montrées, nous forçant à prendre du recul et à réfléchir. Cependant, ce décalage est parfois trop marqué, la voix off trop employée, et on sort un peu du film, je trouve. Il y a pourtant des belles associations, d'images comme de mots, avec en tête bien sûr cette figure du crocodile dans son rapport avec l'homme, la femme, une figure qui devient presque légendaire.
    Au niveau du fond, Miguel Gomes propose un film très travaillé de par sa structure binaire. "Tabou" est divisé en deux parties qui se répondent et se complètent d'une très belle façon. Une structure qui traduit parfaitement une double vision de l'être humain. Je dois avouer que beaucoup de cinéastes que j'admire ont cette volonté de montrer cette dualité : on peut penser à des films comme "Vertigo" de Hitchock ou "Mulholland Drive" de Lynch. Dans une moindre mesure, c'est également cette vision que l'on retrouve chez Gomes : un milieu entre le passé et le présent, entre le cinéma d'hier et d'aujourd'hui, entre la réalité la plus quotidienne et la passion presque légendaire, entre l'individuel et le collectif, entre la ville moderne et la nature éternelle, entre le Portugal en crise aujourd'hui et son passé d'empire colonial, et j'en oublie sans doute.
    Je voudrais encore souligner pour finir le remarquable travail sur la bande-son, très variée mais toujours pertinente par rapport au film, que ce soient quelques accords de piano nostalgique, le tube "be my baby" en portugais ou des chants africains.
    Ce "Tabou" est un film d'une très grande richesse, qui grandira probablement avec le temps. Miguel Gomes n'a peut être pas encore atteint le sommet de ses possibilités, mais il a déjà une très belle signature, que je vais suivre avec le plus grand intérêt. "Tabou", au-delà d'un film nostalgique ou d'un film contemporain, est un film intemporel.
    Eldacar
    Eldacar

    50 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 décembre 2012
    Divisé en deux parties, "Tabou" a le mérite de prendre des partis pris assez osés. La première partie, ou nous suivons trois amies d'un certain âge d'on l'une, Aurora, est à la fin de sa vie. On dirait le film « auteuriste » dans son sens le plus péjoratif. Le dispositif cinématographique est plus important que l'histoire rendant le tout assez prétentieux : noir et blanc léché, format de l'image carré (comme au temps du muet), plans statiques, acteurs au jeu minimaliste et même inexpressif... La deuxième partie, un flash-back sur la vie d'Aurora en Afrique lorsqu'elle était jeune, rajoute encore un nouveau parti pris. Le film devient quasi muet, puisque nous n'entendons plus les dialogues mais seulement les sons ambiants. Et de la même façon que nous sommes à mi-chemin entre le sonore et le muet, nous sommes à mi-chemin entre le moderne la forme) et le classique (l'histoire d'amour mélodramatique dans la plus pure tradition hollywoodienne). Si se mélange ne manque pas d'habilité, le dispositif prend tout-de-même trop de place par rapport à l'histoire et le tout sonne un peu creux.
    traversay1
    traversay1

    3 644 abonnés 4 876 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 décembre 2012
    Miguel Gomes prend son temps, près d'une heure, pour installer ses splendides images en noir et blanc et nous balader dans le Lisbonne contemporain. La première partie de Tabou est soignée et réaliste, avec quelques échappées oniriques mais rien n'annonce le changement de style et la grande bascule qui va suivre. L'histoire prend véritablement son envol avec l'évocation du temps du Mozambique colonial, le film devenant alors muet, mais sonore, rythmé par une voix off qui complète et contredit parfois ce qui est montré à l'écran. Une grande histoire d'amour et d'aventure prend alors vie sous nos yeux, lyrique, songeuse, poétique et d'un romanesque fou. A sa manière, Miguel Gomes réinvente les codes de la narration au cinéma, dans un style fiévreux et doux à la fois, chargé de romantisme, de mélancolie, d'humour et de musicalité. Un pur bonheur, une magie essentielle qui renvoie au film éponyme de Murnau auquel le cinéaste portugais rend un hommage appuyé et respectueux. L'un des plus beaux films sortis en 2012 ? Absolument !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 23 janvier 2013
    Tabou est forcément une petite déception au vu des critiques dithyrambiques de la presse mais ne sachant rien du film avant de le voir je ne peux nier que j''ai tout de même pris beaucoup de plaisir à le visionner. Du moins un plaisir relatif puisque ont a une première partie de film (40-50 min) devant laquelle je me suis retrouvée relativement inconfortable; en effet si elle est très belle avec des idées de mises en scènes et une sublime photographie elle est également assez hermétique, âpre. Le film se dévoile d'abord après 15 min très troubles et où le réalisateur n'aide en rien à la compréhension du spectateur. On sens cependant que c'est très bien écrit et que cela est empreint d'une certaine poésie mais malheureusement on reste clairement sur notre faim. Ensuite vient la deuxième partie, celle-ci avec sa lumière beaucoup plus claire, ses personnages plus vivants auquels arrivent de nombreuses péripéties (héros les aventures sont évidemment le rêve des êtres passifs de la première partie). Et le génie de Gomes est évidemment dans sa narration; une histoire d'amour quasi-muette et narrait par l'amant perdue. Cette invention délivre un souffle extraordinaire à cette histoire d'amour rendu encore plus magnifique, avec des scènes très belles et une écriture toujours sur le contre pied, surprenante qui rende le récit de tout part fascinant. Le problème tient donc dans la division du récit, on y décèle beaucoup d'idée et la première partie prend sens avec la deuxième mais le plaisir au premier visionnage est clairement atténué; alors certes si elle se répondent de manière très réfléchit, habile et profonde il est à regrettait cette impression première. Et la deuxième petite réserve concerne la fin où l'on m'a ni retour sur les personnages du début ni évènement marquant; c'est alors une fin qui s'oublie relativement vite.
    Appeal
    Appeal

    162 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2012
    Que d'éloges pour Tabou... Et je les rejoins, mais j'y ajoute une pointe sceptique. Parce qu'en fait, je suis complètement d'accord sur le fait que Tabou est un film magnifique. J'y reviendrai. Mais en premier point, il faut que je parle du découpage du film. Le film est en 2 parties, clairement distincte puisque Miguel Gomes nous parle d'un "Paradis Perdu Patie 1" et de "Paradis Partie 2". Les deux n'ont rien à voir du point de vue chronologique et geographique, même si les personnages sont les mêmes et qu'il y a une continuité dans les histoires personnelles bien évidemment. La premiere partie se déroule à Lisbonne, de nos jours, tandis que la seconde se déroule en Afrique et, en supposant un peu, plus précisément dans le Mozambique sous colonisation portugaise. La première partie évoque les derniers jours d'une femme, Aurora, aigri et un peu folle, accompagné par sa voisine Pilar et sa servante noire un peu spéciale Sarah. On la voit parler de rêves, dires des choses absurdes, perdre son argent au casino. Dans un dernier souffle, elle parle d'un mystérieux Gian Luca Ventura. Celui-ci arrive trop tard, mais se rend a l'enterrement pour y déposer une fleure. Il rencontre ensuite Pilar et Sarah, et raconte son histoire d'amour avec Aurora en Afrique... et bienvenue dans la partie 2, partie reconstitution. Cette deuxième partie est une merveille. Mais la première! En fait, l'effet gueule de bois, comme le dis Miguel Gomes, ce "choc" (la mort d'Aurora) qui rappel tout les souvenirs, est beaucoup trop long. Et lent. Et souvent inintéressant, ou très peu original. C'est rare venant de moi, je ne songe que très rarement à quitter une salle, mais j'ai faillit (ca aurait était une grave erreur) le faire quand je sentais les minutes passés les unes après les autres. On a l'impression de donner pendant allez quoi, une bonne grosse demi heure introductive (probablement plus même) dans du bon film social made in ibérique, rien que le nom de la voisine Pilar m'a tué -le nom qu'on entend partout pour les bonnes femmes-. La vieille Aurora aigri et délirante, des films sur les fins de vies, on en a vu pleins d'autres, et des beaucoup mieux. En fait, cette partie introductive est censé montrer la déchéance d'une vieille femme bourgeoise, pour introduire ensuite Gian Luca Ventura, mais celui-ci est comparativement à la longueur de la partie introductive trop rapidement présenté, j'ai eu la sensation que Miguel Gomes a complètement rater l'introduction des personnages. Mais bon bref j'abrège pour pas faire trop long sur la premiere partie d'intro -pour conclure, ratée- pour passer à la seconde partie -magique-. Une afrique idyllique, présenté comme le bon rêve occidental du colon, avec des paysages fabuleux, des terres infinies et pures, un état sauvage maîtrisé, de paisible servant noir, une vie bourgeoise loin des troubles occidentaux. Et une histoire d'amour, entre une bourgeoise riche héritière et un jeune aventurier un peu immature. Probleme classique, la bourgeoise est mariée mais son bougre de mari est en voyage (quel idiot!), il est certes friqué et beau gosse mais il a une tête d'ex-HEC vous voyez le genre? Bref Ventura (Carloto Cotta) lui est pas très riche, mais aventurier, sombre et surtout arbore un look de Johnny Depp (je ne sais pas si ca vous la fait, mais j'ai vraiment cru que c'était lui pendant un bon moment). Mais bon, s'il tate la bourgeoise encore c'est pas grave, mais celle-ci est enceinte de l'autre, la ca devient compliqué. Bon sous ces traits simplistes se cachent en réalité de véritables dilemmes, une naïveté touchante et surtout un conte de fée qui rappel la naïveté occidentale des années 50. Mais voila en fait, dans ce film, c'est surtout la poésie et la beauté qui nous touche plus que les scénario : que ce soit les acteurs qui jouent merveilleusement bien, surtout Carloto Cotta; la musique, qui évite tout classicisme, et qui apporte une pointe de romance et d'humour à l'oeuvre; et surtout la photographie fabuleuse de la savane africaine, le tout avec un noir et blanc qui n'est pas la comme un détail, mais qui sert surtout à marquer toute les nuances de la lumière. Et enfin le choix de la mise en scène, avec des acteurs volontairement muet, et seulement un narrateur en fond sonore qui nous raconte les episodes de sa vie ; tout cela pour rappeler l'idée de l'album photo, la nostalgie du temps idéale et perdue, une sorte de madeleine de Proust version colonisation. Bref tout est beau. Donc surtout, je vous conseil de voir Tabou. Armez vous pour les 30/40 premières minutes d'introduction passablement inutile, ne vous ruinez pas l'esprit à cause de cela (même si pour moi, le film perd 1 point cash pour ça), puis liberez vous et vibrez au rythme de se conte de fée pour adulte véritablement magnifique.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    146 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2013
    Tabou c'est le film qui faisait fureur auprès de la presse spécialisée au moment de sa sortie. Ca doit être le seul film portugais que j'ai vu je crois. En tout cas j'y suis allé sans rien connaître du film, comme très souvent. J'en suis ressorti assez émerveillé.

    Je ne répéterais jamais assez ce qui a été dit avant, le film se scinde en 2 parties. Le "paradis perdu" et le "paradis". La gueule de bois avant l'ivresse selon les dires de Gomes et c'est exactement ce qu'on ressent pendant tout le film. La scène d'introduction nous perd d'entrée de jeu mais nous indique quelque part le drame à suivre. Tabou c'est l'histoire d'une passion, l'histoire d'un temps qui passe mais qui n'efface pas les douleurs passées, l'histoire d'un film qui m'a pris progressivement pris par les tripes pour mieux me hanter à la sortie de la salle. La première heure du film m'a intrigué. Je ne l'ai pas trouvé palpitante mais ça met tout simplement en place le décor de la seconde partie mais ça forcément on le comprend à la fin. Beaucoup critiquent cette partie mais pour ma part elle m'a assez plu bien que je ne voyais pas où ça en voulait en venir sur le coup. Pilar, femme d'une cinquantaine d'années, vit seule avec pour voisines Aurora, une vielle femme, et sa domestique africaine. Cette partie transpire de mélancolie, de tristesse, de noirceur sans pour autant abandonner toute forme de lyrisme. Puis la réalisation est impeccable, agrémentée en plus d'une photographie belle à en pleurer. On désire savoir ce qui se passe, qui sont ces femmes, quels secrets cache Aurora. Le lien est en partie élucidé par la suite après une transition magnifique.

    La seconde partie du film est la meilleure, incontestablement. Aurora, Tabou... Quelque part Gomes ne cache pas une certaine admiration envers Murnau, l'un des piliers de l'expressionnisme allemand et accessoirement l'un des plus grands formalistes de l'histoire du cinéma. Ce côté hommage est présent dans cette partie "Paradis". Le noir et blanc perd de son teint parfait pour laisser place à un grain qui nous balance, par lui seul, 50 ans en arrière. Une partie muette de tout dialogue et dont la seule bande-son sera caractérisée par les bruits de la nature, de la musique et la voix-off de l'ancien amant. Histoire de relancer une petite pique envers un certain film muet récent archi-oscarisé, Tabou est tout le contraire de cette pastiche moyenne et pas subtile pour deux sous. Ici c'est juste, touchant et surtout modeste. C'est pour le coup un vrai cri d'amour lancé au cinéma. Puis tout ça sans running gags avec des chiens qui font des galipettes. Puis vient l'histoire d'amour. Comme je l'ai dit avant, Tabou c'est l'histoire d'une passion aussi brève qu'intense. Le genre de passion qu'on voit assez souvent au cinéma à vrai dire mais là est la force du film. Faire du neuf avec du vieux, remettre le mélodrame au goût du jour sans le sur-appuyer. Après j'aurais souhaité que le cinéaste laisse l'image parler davantage mais d'un côté, j'ai trouvé la voix du narrateur accrocheuse. Je me suis attaché à ces personnages mine de rien et cette seconde partie m'a ému. je la trouve tout simplement excellente à vrai dire et je pense que si revoyais le film avec maintenant les clés en main je l'apprécierais davantage. Mais bon on va se contenter de ce qu'on ressent pour l'instant et ça me satisfait pleinement. J'adore ce film pour sa beauté, ses partis pris, son audace, son intelligence et l'émotion qu'il m'a procuré tout simplement. Quelques maladresses et peut-être le manque d'un petit quelque chose, mais en tout cas Tabou est un de mes gros coups de coeur de l'année 2012.
    Robin M
    Robin M

    74 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 décembre 2012
    Blog de Critiques cinématographiques: http://lecinemaduspectateur.wordpress.com/2012/12/14/tabou/

    L’évocation du colonialisme est toujours un sujet tabou dans les sociétés européennes qui s’enorgueillissent maintenant d’être des modèles d’égalité entre les hommes. Dans les faits « les hommes naissent et demeurent libre et égaux en droit », cependant comment le faire comprendre à une génération vieillissante, dernier vestige de ce passé coloniale, pour laquelle la domination des hommes noirs étaient une banalité. Il serait réducteur de catégoriser ce comportement sous un pur racisme, puisqu’ils découlent non pas d’une pensée pseudo-naturaliste mais d’un mode de vie qu’ils ont toujours connu. En effet, comme pour le personnage d’Aurora (Laura Soreval), ce racisme lattant (« négresse », « maudit vaudou ») est la conséquence même d’une enfance où la hiérarchisation était visible et donc indiscutable : le maître était blanc, et les domestiques noirs. D’ailleurs, Michel Gomez continue cette hiérarchisation à travers le personnage de Santa, une bonne noire cap-verdienne. Si la supériorité blanche ne se base plus sur la « race », c’est maintenant le facteur économique qui maintient les anciennes populations colonisées dans une autre forme d’infériorité. Les bases d’éducation qu’Aurora a reçues ne sont alors plus en accord avec le monde dans lequel elle vit maintenant : un Portugal appauvri. Nous avons toujours du mal à imaginer le Portugal comme une puissante nation coloniale. Le film nous plonge alors dans la nostalgie d’une sorte d’âge d’or dont le Portugal doit faire son deuil. Ce « Paradis perdu », en référence à l’appellation de la première partie du film, était une porte ouverte sur l’exotisme et sur la richesse. Des notions que Michel Gomez transforment et incorporent dans la société portugaise appauvrie avec une certaine ironie. La luxuriance des terres africaines ne se résume maintenant qu’à la végétation factice d’un centre commercial.

    Si « Tabou » se permet de replonger dans ce passé d’un autre-temps et pourtant proche, c’est qu’il utilise la vieillesse de son personnage pour basculer dans les souvenirs et les révélations d’une Aurora qui n’a plus rien à perdre. C’est de ses délires de crocodiles que part un récit captivant. Michel Gomez joue de la polysémie qu’il crée autour du mot même de « Tabou ». Il ajoute alors la désignation d’un Mont d’Afrique imaginaire. Mais surtout il rajoute au tabou du colonialisme, les tabous moraux ancrés par la religion que représente le personnage de la pieuse Pilar. Le réalisateur garde la même forme du noir et blanc de manière judicieuse. D’un côté, le noir et blanc est le moment des souvenirs d’un passé figé. De l’autre, il exprime un présent terni par la quête d’un retour à un âge d’or inatteignable. Aurora ne vit plus dans son présent, elle survit rongée par les remords. Michel Gomez le montre par les différentes perceptions temporelles par lesquelles il définit les deux parties. Pendant que le présent bloqué s’écoule avec lenteur de jours en jours, le passé glorieux se consume à la rapidité des mois accéléré par la passion et l’effervescence de la jeunesse. La poésie des images est accentuée par l’audace du réalisateur dans son traitement des souvenirs. En effet, il exclue toutes formes de dialogues. Il y a ici une logique et une cohérence puisque rajouter des dialogues seraient presque mensonger vu la distance de temps qui sépare le moment où les actions ont été vécues et le moment où on en fait le récit. Michel Gomez se rapproche alors au plus près des procédés de mémorisation du cerveau. Il ne retient que des ambiances, des détails comme la chaleur ou le bruit de la savane environnante. Le spectateur entre alors entièrement, presque physiquement, dans ce passé qui pourtant n’est pas le sien. Il ressent la chaleur étouffante de l’Afrique, l’ambiance festive et l’amour naissant.

    « Tabou » est un film sensoriel parfaitement maîtrisé qui dévoile un profond amour pour le cinéma et qui représente également le meilleur de ce dernier. Une réussite plastique et scénaristique hors du temps.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    90 abonnés 1 751 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2018
    Une première partie du film chiante à mourir mais heureusement une deuxième partie epoustouflante de beauté et d'originalité. Un film d'amour sur fond d'afrique et entièrement muette exeptée les bruits (les oiseaux, le vent, l'eau, les pas) ce qui donne une poésie indéniable aux images. A voir pour l'expérience cinématographique !
    Thomas P
    Thomas P

    36 abonnés 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 décembre 2012
    Miguel Gomes réussit à nous faire voyager et réfléchir avec une histoire d'amour finalement assez simple au cinéma mais qui se dévoilera à nous délicatement. Les premières minutes du film nous rendent perplexe mais la suite des évènements apportera un éclairement délectable. Le récit de la jeunesse d’Aurore jusqu’à son crépuscule nous désaltérera d’une soif de réponses. Un tabou séduisant par sa forme sensorielle et mémorable par son impact.
    arnaud1972
    arnaud1972

    36 abonnés 102 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 décembre 2012
    voici le buzz intello du moment pour un mélo simpliste certes aux belles images mais qui n'atteint pas les objectifs fixés, restent quelques beaux procédés visuels que les cinéphiles apprécieront les autres ressentiront un ennui de postûre teinté de déception en cherchant en vain à sauver ce qui ne peut l'être...
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