Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
« Bons baisers de Russie ».
Je ne l'avais jamais vu.
Deuxième épisode de James Bond avec des nouveautés : le pré-générique, Monsieur Q et les gadgets.
Le générique nous offre des formes féminines, vêtues de deux pièces, illustrant une danse orientale comme la danse du ventre.
En soi, le générique nous donne une indication d’une région du monde où 007 accomplira sa mission.
Après la Jamaïque, la Turquie, les Balkans vus à travers un train et Venise.
« Bons Baisers de Russie » est un cran au-dessus de « Dr No », en ce qui me concerne.
Ça a vieilli mais comme le récit m’a paru un peu plus prenant que « Dr No », je ne me suis pas trop attaché aux rides de la mise en scène !
Et encore, ce sont de belles rides, car il y a de bons moments de mise en scène avec Red Grant et Tatiana Romanova.
J’ai eu plaisir à découvrir Robert Shaw, jeune, dans le rôle de Red Grant, un méchant si on peut dire car le vrai méchant se limite à caresser un chat.
Cela dit, ne pas montrer le méchant des méchants est une bonne idée.
Si le combat entre Dr No et James Bond fut vite expédié, celui entre Red Grant et James Bond fut légèrement plus long.
L’affrontement était nettement plus travaillé en terme d’acting et de mise en scène.
Cela s’imposait dans la mesure où le combat était limité à un compartiment de l’Orient-Express.
Depuis le début du film, Grant, muet, suivait à distance James Bond. J’aimais cette présence discrète et m’impatientais du final entre lui et l’agent 007.
Dommage qu’il disparaisse rapidement à mon goût, je pensais qu’il y aurait eu un petit peu plus de Robert Shaw.
En tout cas, l’enquête menée par James Bond est relativement sage, ici pas de bombe atomique, pas de mégalomane.
La James Bond Girl ?
Daniela Bianchi, italienne de son état, est doublée en version originale à cause de son accent italien !
Elle joue la russe Tatiana Romanova.
Grâce à une mise en scène délicate, on peut deviner à travers un rideau sa nudité au moment où elle se glisse dans le lit de 007.
Une petite et fugace audace à signaler.
Quand je dis que la mise en scène réserve de bons moments.
« Je pense que ma bouche est trop grande », dit-elle à Bond.
Et lui de répondre : « Non, elle est juste à la bonne taille… pour moi ! »
Je cite de mémoire ce moment délicieusement coquin.
Tatiana Romanova est bien la première femme à réprimander gentiment James Bond quand celui-ci lui tape le derrière ; elle l’invite à revoir ses manières une fois arrivés en Angleterre.
A travers ce film, James Bond dévoile un peu plus sa personnalité d’espion cynique. En effet, je crois Tatiana sincèrement troublée par l’homme, James Bond, mais celui-ci semble ne pas avoir d’état d’âme s’il fallait choisir entre le Lektor et la girl ; son choix se porterait sur le Lektor.
Vous l’avez compris, j’ai bien apprécié cet épisode.
A voir en V.O si possible…