Un second opus intéressant. Fort satisfait du résultat de James Bond Contre Dr.No, la production met en chantier une nouvelle mission pour le plus célèbre des agents secret Britannique. Terence Young n'en est pas à son premier coup d'essai puisqu'il se voit de nouveau à la barre de la réalisation. Alors, est-ce que le film fait mouche cette fois-ci ?
Adapté d'un roman de Ian Flemming classé parmi les 10 livres préférés du président Américain JFK, Bons Baisers de Russie traitera de tout, sauf de Russie. Spectre, la terrible organisation dont était membre Dr. No dans le premier opus, cherche à se venger de Bond suite à ses méfaits dans le premier opus. Appâtant l'espion dans les griffes de la ravissante Tatiana, agent russe qui pense agir pour la mère patrie alors qu'elle n'est qu'un pion du Spectre, Bond aura fort à faire dans cet opus. Jouant plutôt la carte du film de protection que de véritable mission où un méchant veut tout faire exploser, le film se laisse regarder sans le moindre problème. Proposant une histoire plus intéressante que dans le premier opus, bien qu'éloigné des codes de la saga, le film offre des séquences mémorables à l'image des grands moments d’anthologie dans le train. On peut cependant regretter que cet opus propose deux méchants peu inspirés, n°3 et n°5, tandis que le n°1 du Spectre semble clairement leur voler la vedette. Pas désagréable, mais pas inoubliable non plus.
Le casting du film est vraiment un gros plus, mis à part deux ombres sur le tableau. Sean Connery y incarne Bond pour la deuxième fois. Plus à l'aise, il semble clairement avoir compris comment rendre le personnage attachant et intéressant. Toujours plaisantin quand cela est possible, mais sérieux lorsqu'il faut, il incarne un 007 plus charismatique que dans le passé. Il en va de même pour la douce Daniel Bianchi (Les Démons de Minuit) qui est absolument ravissante en James Bond Girl. Gros bémol cependant pour les deux antagonistes du film, n°3 (Lotte Lenya) et n°5 (Vladek Sheybal) qui ne sont pas très crédibles ni même intéressants. Robert Shaw, quant à lui, livre une bonne prestation qui offre un adversaire de taille à Bond. En revanche, mention spéciale au n°1 du Spectre qui, bien qu'agissant dans l'ombre sans révéler son identité, semble s'imposer comme THE bad-guy de la franchise.
Pour la réalisation, la société EON donne un budget deux fois plus élevé que par le passé, ce qui permet au film d'explorer de nouveaux horizons. Inutile de se le cacher, mais la réalisation de cet opus est excellente sur tous les points. Les lieux visités à Venise, Yougoslavie, Turquie et Angleterre sont originaux et apportent une touche d'authenticité au film. Côté bande son, la composition de John Barry est tout à fait inscrite dans les tons du film. Propre, classe et sensuel, la musique d'introduction de Matt Ronto est excellente et innove en ajoutant du chant à la musique d'introduction. Une tradition qui est appelée à perdurer dans le temps.
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Les : une histoire plus intéressante que par le passé, la séquence du train, des acteurs impliqués, un opus qui mise sur le réalisme et des décors inspirés, le thème d'introduction pour la première fois avec du chant (et quel plaisir !
Les - : mais des méchants qui manquent de charisme tandis que le chef du Spectre s'impose comme la surprise du film, une histoire qui ressemble plus à une mission de protection qu'à une mission pour sauver le monde
Bon Baisers de Russie est un opus qui laisse une impression de bon film teinté de petite déception. Jouant la carte de l'escorte plutôt que de la mission périlleuse pour sauver le monde, Bond toujours interprété par un Sean Connery au top, nous offre des séquences mémorables à l'image de cette séquence dans le train. Pas désagréable, le film se permet même d'introduire le chef du Spectre, tout en gardant son identité secrète. Un film qui apporte un vent de fraicheur et de nouveauté après un départ canon. Sympathique et divertissant, mais clairement pas le meilleur opus de la saga.