C'est d'abord un film d'ambiance magnifiquement photographié et à la mise en scène soignée (la scène de la fête est grandiose). Si Charles Boyer est étonnant dans son rôle de macho, Florelle crève l'écran de son charme et de son talent (et en plus elle chante !) Nous avons là un bon petit film sur le milieu de la pègre berlinoise (et le fait qu'ils aient tous l'accent de Paris n'a aucune espèce d'importance). La fin est malheureusement complétement ratée, le commissaire semblant approuver la pseudo philosophie misogyne du mauvais garçon.
Un mélo populiste des années 30 qui appuie tellement sur les conventions du genre que c'en est presque kitch. La composition de Charles Boyer en marlou vaut son pesant de pittoresque. Le plus curieux est l'aspect franco-allemand du film. Les décors, la photo, la mise en scène de Siodmak, les uniformes... sont typiquement germaniques. Mais les acteurs, français, parlent le "popu" parisien des années 30, les intermèdes chantés sont typiques du cinéma français de l'époque. Tout cela donne au film un coté décalé ou suspendu qui le sort de la banalité.