Un thème que j’adore, le voyage dans le temps, Bill Nighy et un Richard Curtis aux manettes de son jouet favori, ça s’annonce plutôt bien. Juste : c’est classé comme romance sauf que c’est trop réducteur, c’est pas une comédie non plus, c’est autre chose…
Bien que ce film soit assez confidentiel c’est une très bonne surprise. On se laisse prendre par le récit, Curtis reste un des meilleurs pour nous embarquer dans des romances bien anglaises. Si, au départ, l’utilisation du don de la famille par Tim parait trop pauvre, cela offre des myriades de possibilités toujours intéressantes, puis c’est original. Peu de scénarios exploitent le filon plus personnel et l’apprentissage de la drague par des échecs successifs. D’ailleurs, niveau innovation on est servi avec la scène dans le resto obscur. On a tous des regrets concernant nos vies. S’il est vrai que ça nous apprend, éviter de les vivre et en tirer une leçon serait encore meilleur. Tant pis pour le panache mais l’enseignement de l’inéluctabilité, du Carpe Diem et de la relativité de certains moments passés le vaut largement.
Le casting est vraiment bon : Bill est dans son registre, tellement que la VF a du mal à le suivre, Domhnall est plus plat mais il fait tellement british casual que ça colle au style, Mc Adams est craquante, Margot Robbie est toujours top quand il s’agit de faire la bombe sexuelle donc ça passe efficacement, et 2 apparitions au théâtre viennent étayer le casting. L’humour est très british, pince sans rire et sobre, j’adore, les dialogues sont justes, on a un plan très « Love Actually » avec les pancartes et une bande son calme, qui colle mais sans plus. On peut trouver la maladresse du héros lourde, que c’est un trop lent parfois, un peu long à d’autres, que le montage zappe des mois entiers sans explications alors qu’on préfèrerait un développement plus poussé à d’autres, mais on dira que c’est ainsi qu’on apprend à faire son deuil de ses désirs…
On est dans ce que les Anglais savent faire de mieux : un récit du quotidien émaillé de quelques surprises et de l’humour. On a de l’émotion, de l’empathie, de l’intime, du rire et un bon moment passé. C’est loin d’être culte, ni même un des meilleurs films d’une quelconque nationalité, mais c’est authentique et plaisant, et c’est trop rare.