Un film qui n’a pas beaucoup fait parler de lui, et qui n’a malheureusement pas reçu une promo digne de ce nom, qui lui aurait permis d’être un véritable succès. Car le succès, Il Était Temps le mérite amplement tant il déborde de qualités, tant il est intelligent, et tant il propose un panel d’émotions si grand et sincère, qu’il paraît presque impossible de rester de marbre devant. Car sous ses airs de petite comédie romantique niaise réservée aux couples qui veulent se galocher pendant 2h dans un ciné, se cache en vérité un véritable drame, qui use d’éléments fantastiques de la plus brillante des façons, et qui propose de belles réflexions. Parlons donc du concept, qui n’est pas original, certes, vu qu’il parle de voyages dans le temps, mais qui réussit le pari très risqué, car très casse gueule, de le garder cohérent du début à la fin, et surtout qui l’utilise en renouvelant la mise en scène de celui-ci pour qu’il ne devienne jamais lassant, ou envahissant. Car finalement ce concept n’est pas ce qui rend le film intéressant, ce qui le rend intéressant, c’est les thèmes qu’il permet d’aborder, comme la notion d’héritage et de transmission d’une génération à une autre. On évitera de les citer tous pour ne pas spoiler le film, ce serait dommage, mais l’intelligence avec laquelle ils sont présentés permet de souligner un point crucial sur l’oeuvre, c’est qu’elle est super bien écrite. L’écriture est vraiment belle, les dialogues sont un régal, et les réflexions sont plus qu’intéressantes. Néanmoins, quelque chose qu’il est important de faire remarquer, c’est que le film est dénué de toute forme de cynisme (les cyniques, passez donc votre chemin), quel qu’il soit. Il se base uniquement sur des émotions, et sur une volonté sincère de proposer quelque chose de beau et de touchant, sans jamais tomber dans la niaiserie. Pour porter cette véritable petite surprise inattendue, on a d’un côté Domhnall Gleeson (qui incarnait Bill Weasley dans les deux derniers Harry Potter), dans un rôle plus que touchant, et de l’autre Rachel McAdams, habituée au genre mais qui campe ici sans doute son meilleur rôle. Le petit couple est drôle, plein d’énergie, et leur alchimie à l’écran frôle la perfection et un niveau de mignonnerie qu’on a rarement vu dans le genre. Et bien sûr, il faut nommer le grand Bill Nighy, dans un rôle dramatiquement beau, et mémorable. Le rire vient sans se forcer, les larmes coulent sans que l’on s’en rende compte, et le plaisir est infini. Et comme dans toute comédie romantique qui se respecte, point d’honneur à la sublime bande-originale qui berce ce petit bijou, entre chansons pop entraînantes, balades mélancoliques magnifiques, et morceaux de piano mélodiques. Il Était Temps c’est le genre de film dans lequel on entre, et duquel on ne veut plus jamais ressortir. Il n’y a rien que l’on pourrait reprocher à Il Était Temps. S’il y a des défauts, alors ils sont impossibles à déceler au premier visionnage tant on est emportés par le torrent d’émotions que le film propose. Un véritable morceau de cinéma, qui s’inscrit déjà au panthéon de la comédie romantique, grâce à l’intelligence de son écriture et avec laquelle il aborde son concept pour le rendre crédible et cohérent. Quant au couple d’acteurs, on avait pas assisté à une telle alchimie à l’écran, et à des scènes aussi touchantes, depuis le couple Joseph Gordon-Levitt/Zooey Deschanel dans 500 Jours Ensemble, d’ailleurs c’est même bien la meilleure comédie romantique qu’on ait vu depuis ce film.