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velocio
1 345 abonnés
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4,5
Publiée le 3 octobre 2012
Quel plaisir de retrouver la comédie italienne à son meilleur, Dino Risi et Fellini ayant rencontré "La Valse des pantins" de Scorcese. Un film qui commence par un prodigieux et très long travelling aérien en plan-séquence et qui aborde le problème du vedettariat recherché au travers de la téléréalité. En effet, si ce film est, comme le sketch Benigni du dernier Woody Allen et comme "Superstar" de Giannoli, un film sur la célébrité, il s'agit ici, non pas d'une célébrité qui vous tombe dessus sans crier gare, mais bien d'une célébrité recherchée et qui va détruire de l'intérieur un individu au départ plutôt normal. La peinture du petit peuple napolitain apparait très juste même si le film revendique un côté fable, voire conte de fée. L'acteur principal, Aniello Arena, est en prison depuis 20 ans et, s'il commence à s'en sortir, c'est grâce au théâtre et, aujourd'hui, au cinéma. Il est extraordinaire ! Quant au réalisateur, il s'agit de Matteo Garrone à qui l'on doit "Gomorra". A mon humble avis, "Reality" est bien supérieur à "Gomorra" et n'a vraiment pas volé son Grand Prix du Jury obtenu lors du dernier Festival de Cannes. Voir critique complète sur www.critique-film.fr
Ca commence comme un mauvais rêve. Un long est très beau travelling suit une espèce de carrosse doré tiré par deux chevaux blancs. Nous arrivons dans un luna-park à mariage où plusieurs couples ont du s'endetter pour fêter leur union dans ce lieu rococo et kitsch à souhait. L'apothéose de cette soirée, est la venue d'une vedette de la télé-réalité, qui tel un dieu cathodique, bénira, en quelque sorte et durant trois minutes chrono, chacune des noces présentes. Une fois l'hystérie passée, tout le monde rentre chez soi et retrouve son habitation d'un quartier déshérité de Naples. Chacun retire son beau costume, sa robe pailletée et retrouve un quotidien fait de travail, de chamailleries, de petites escroqueries et d'une télévision berlusconienne omniprésente dans tous les foyers. Poussé par le hasard et par ses enfants, il se trouve sélectionné pour le casting final d'une émission de télé réalité du style "Secret story" chez nous. Là, le rêve est à portée de main et l'espoir d'une hypothétique richesse se profile à l'horizon. En prenant son temps (trop peut être), Matteo Garrone suit son poissonnier qui tombe dans la paranoïa puis dans la folie douce. Son monde va s'amenuiser à mesure que son obsession pour ce divertissement minable va s'installer dans se tête. Satire de l'impact de la télé sur une population démunie, "Reality" brosse un tableau émouvant de l'Italie du Sud. Bien que fellinesque, la famille du poissonnier est filmée avec respect et tendresse, comme les victimes involontaires d'un système qui les dépasse. Ils veulent le quart d'heure de gloire factice promis par Andy Warhol, comme si c'était l'unique espoir d'une vie de sacrifiés. Seulement la machine médiatique, cynique et impitoyable, les broiera tous dans une indifférence carnavalesque. La fin sur le blog http://sansconnivence.blogspot.fr/2012/10/reality-de-mateo-garrone.html
Matteo Garrone avait secoué le festival de Cannes édition 2008 avec son "Gomorra" sur la Camorra à Naples. Pour son deuxième long-métrage il reste à Naples, mais s'attaque cette fois-ci au milieu de la téléréalité par le biais de "Reality" : poussé par ses enfants, un père de famille passe un casting pour une sorte de Loft Story en plus chic, et il est tellement persuadé d'être engagé que participer à cette émission va devenir une obsession pour lui. Sa famille se déchirera autour de lui, entre ceux qui l'encouragent et ceux qui tentent de le raisonner. Si le prologue et la fin préfigurent et évoquent un conte surréaliste, décalé et sont fort réussies (particulièrement la musique et l'ambiance), le reste du film se perd dans les méandres de l'obsession de Luciano et abandonne plus d'une fois le spectateur en route, d'autant que le film n'offre finalement qu'une variation thème déjà abondamment traité au cinéma. Avec quelques minutes en moins et des scènes condensées, le résultat aurait été plus énergique et aurait rendu plus grâce au travail des comédiens qui se donnent à fond (Aniello Arena en tête bien sûr). Prometteur mais inabouti.
Le film italien dans toute sa splendeur: une multitude de personnages, des dialogues qui partent dans les sens, des thèmes redondants (célébrité, divertissement, religion).
Le film de Matteo Garrone met clairement en lumière un fléau de notre époque, la télé réalité et ses conséquences. L'obsession de vouloir être populaire, aimé, puissant, au final être quelqu'un. Et ce qui est grave c'est qu'aujourd'hui on a la forte impression qu'il faut être connu pour être quelqu'un, et cela peut importe le niveau intellectuel. Encore une fois on voit bien que 90% des participants sont des personnes ayant un problème d'argent et surtout qui ont un besoin de reconnaissance.
Un Napolitain est obsédé à l'idée de participer à la téléréalité "grande fratello" (notre secret story national), au point d'en perdre la raison. Il faudra bien se mettre dans la peau de ce pauvre personnage pour ne pas s'ennuyer durant le film. Il passera certainement bientôt sur Arte. Je le conseille en V.O tellement le doublage est insupportable. -----Octobre 2014-----
Après "Gomorra", c'est à un tout autre registre que s'attaque Matteo Garone qui aborde ici la stupidité des émissions de télé-réalité et de l'impact (dangereux) qu'il peut avoir sur son public. Le problème majeur du film c'est qu'on ne s'attache pas à son personnage principal qui est encore plus con et stupide que l'on pourrait imaginer, allant jusqu'à donner des affaires de sa maison à des sans-abri, persuadé qu'il est surveillé par des gens de la télé. On n'a qu'une envie c'est de lui claquer la gueule pendant tout le film. Alors forcément "Reality" part avec un handicap de poids qui n'est pas aidé par un scénario quasiment inepte et il faut compter sur le talent des acteurs pour rattraper le tout, Aniello Arena étant particulièrement doué pour jouer le mec banal qui devient obsédé par la télévision. Mais malgré la farce qui se cache derrière tout ça, on est bien loin de la critique efficace et du choc de "Gomorra".
C’est sans doute moins un constat sur le thème déjà surexploité de la télé-réalité qu’a voulu nous donné Mateo Garonne mais une peinture de cette Italie post-Berlusconienne rendue folle par le pouvoir de l’image. Cette dénonciation de l’obsession du regard de l’autre devenu, dans cette société nombriliste, plus importante que les ambitions professionnelles et que la foi chrétienne a surtout le mérite de ressusciter les codes des anciennes comédiennes italiennes. L’humour mordant de réalisateurs tels qu’Ettore Scola et l’univers visuel baroque de Fellini sont en effet recyclés pour nous faire partager ce récit napolitain tragicomique. Malheureusement, si la mise en scène est la preuve d’une inspiration pleine d’idées (la beauté de la scène d’ouverture est d’une qualité exceptionnelle), la narration du scénario a tendance à se répéter en appuyant lourdement sur les étapes du parcours psychologique du personnage vers sa paranoïa schizophrénique.
Reality est très plaisant à suivre dans sa première partie. Matteo Garrone y dessine un tableau attendrissant de la société napolitaine : obésité, faconde, palais décatis, arnaques en tous genres, tronches de cirque, gouaille maximale. On est littéralement emportés par un tourbillon de sensations, conçu par une caméra virtuose et un .... la suite ici : http://0z.fr/JOPnn
Après « Gomorra », Matteo Garrone s’attaque à un sujet un poil plus léger : la téléréalité. Contrairement à « Superstar » ou à « To Rome with love » où un homme était bien malgré lui aspiré par une notoriété surgie de nulle part, dans « Reality » le personnage de Luciano désire faire partie de « Grande Fratello » émission de téléréalité d’enfermement extrêmement populaire. Ce désir va se heurter à la réalité et faire basculer la vie tranquille de cet homme qui vit de petits trafiques et de sa poissonnerie dans un univers de paranoïa, faisant perdre la tête de cet homme jusque là plutôt heureux. Le film aurait mérité d’être un peu plus resserré, notamment avec un début un peu long qui fait inutilement languir le spectateur. Le film a récolté au Festival de Cannes le Grand Prix du Jury, personnellement je trouve que c’est un peu exagéré au vu de la qualité du film qui n’est certes pas mauvais et qui s’attaque avec truculence à un sujet de société, mais qui n’est pas non plus un très grand film. Le côté comédie à l’italienne avec ses personnages hauts en couleurs et ses péripéties drolatiques rendent l’entreprise amusante, mais le scénario délayé sur presque deux heures peine à tenir la distance et les coups de mou font un peu décrocher un spectateur d’autant plus que le film ne trouve pas une conclusion très convaincante. Aniello Arena campe ce candidat malheureux avec beaucoup de brio et fait preuve d’un talent prometteur qui, je l’espère, malgré ses ennuis judiciaires, trouveront à s’exprimer dans d’autres productions. Un film assez moyen qui fait passer un bon moment en se moquant gentiment des candidats et des émissions de téléréalité, mais qui n’arrive pas à générer malgré tout un vrai enthousiasme. On lui préfèrera le premier film du réalisateur.
Gomorra s'appuyait sur un texte fort et une mise en scène réaliste, "Reality" n'a plus que la mise en scène et très peu d'écriture. Le personnage obsédé jusqu'à la déraison tourne très vite en rond et ennui le spectateur qui a du mal à s'identifier à une situation si invraisemblable. On est très loin comme j'ai pu l'entendre du grand cinéma italien des années 60...
C'est peut-être le Grand Prix reçu à Cannes qui a fait le plus de mal à Reality. Car avec une telle distinction, on ne peut qu'accabler le film de vol. C'est absolument incroyable qu'un tel film aussi médiocre puisse recevoir une distinction si élevée dans un festival aussi prestigieux. Matteo Garrone, dix ans de retard sur le début de la télé réalité, se lance donc dans un film où il cherche à nous expliquer que la télé, et plus précisément la real tv, ça rend stupide. Si on sent bien l'enfermement du personnage principal dans un monde et une désillusion continue d'une Italie qui vacille, on ne peut être que plus que retissant devant la lourdeur extrême du propos de Matteo Garrone. Rien ne semble arrêter le réalisateur italien dans son excès. On ne sait plus quand il va s'arrêter, ni quand le personnage principal va s'arrêter. Cette farce qu'il voudrait satirique déçoit, agace et surtout semble terriblement datée, pour ne pas dire ringarde. On voudrait nous faire avaler la pilule en nous expliquant un plan de fin somptueux mais qui sent le réchauffé à plein nez. Pire que tout, si le scénario est plus que moyen, c'est surtout l'absence de cinéma qui est à déplorer dans Reality. Quelques symboles lourdement placés ici ou là ne font que sombrer un film qui n'avait pas besoin de ça. Alors tout n'est pas à jeter - malgré cette critique assassine -, le début est plutôt pas mal foutu, avant que le réalisateur ne tombe dans sa lourdeur ridicule, mais vraiment, ce grand prix fait la pire des pubs à Reality. Et ce n'est pas volé. Contrairement au prix.
Un bonheur… du vrai cinema, avec des comediens extraordinaires de naturel. Et une vision tellement juste du petit peuple de Naples (j'en suis originaire) … Et une vision du monde de la télé et de ses dégats… et une bascule vers le dramatique formidable… et quel travail d'image et de cadrages. C'est le realisateur qui cadre, et c'est exceptionnel. Un bonheur !!!
J'ai lu bcp de mauvaises critiques, injustes à mon avis. Certes, la caméra ne se fait pas oublier et les plans sont, pour certains d'entre eux assez virtuoses. Et alors ? C'est plutôt plaisant, créatif, bien fichu, ça sert le propos (la caméra est souvent en hauteur et plonge, genre "Big Brother") intéressant, instructif sur la vie des Napolitains. Mais si vous voulez améliorer votre italien en allant voir le film en VO, oubliez ! Ils parlent tous napolitain !