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Peter Franckson
56 abonnés
1 167 critiques
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4,0
Publiée le 30 novembre 2024
Avec une grande sobriété, le film relate l’épisode tragique des 50 otages de Nantes et Chateaubriant, faisant suite à l’assassinat le 20 octobre 1941 à Nantes, près de la cathédrale, du commandant allemand Karl Hotz (1877-1941) par 3 résistants communistes venus de Paris. Vu son grade, cela a entrainé une réponse immédiate et brutale d’Hitler : 150 otages à exécuter, ramenée à 50. 27 seront choisis parmi les communistes et les Juifs internés au camp de Choisel près de Chateaubriant (où se trouve également un camp de femmes). Le plus jeune était Guy Môquet (1924-1941), fils d’un député communiste (arrêté en octobre 1939 puis interné en Algérie), arrêté en octobre 1940 pour avoir distribué des tracts dans un cinéma parisien puis détenu depuis le 14 mai 1941 à Choisel. Ils furent fusillés dans une carrière, le 22 octobre 1941, après avoir écrit une lettre à leurs proches 1 heure avant et transmises par l’abbé Moyon (Jean-Pierre DARROUSSIN, 59 ans). Etonnant qu’il n’y ait pas eu de film plus tôt sur le sujet [« L’ironie du sort » (1974) d’Edouard Molinaro (1928-2013), d’après le roman éponyme (1961) de Paul Guimard (1921-2004), s’en inspire mais aborde d’autres thèmes]. Il pose les bonnes questions, notamment sur le coût / bénéfice d’un attentat (à l’origine pour terroriser une population et l’amener à se révolter), ici 1 mort entrainant celle de 50 autres. Le réalisateur décrit le comportement des gens en temps de guerre et d’occupation, notamment des fonctionnaires et de la police qui ont coopéré, voire collaboré, démontrant la toujours actualité du principe de la servitude volontaire dénoncé en 1548 par Etienne de La Boétie (1530-1563) (« Soyez donc résolu à ne plus servir et vous serez libres »). Ainsi, l’abbé Moyon interpella les fonctionnaires : « Ne soyez pas esclaves de vos ordres ».
Film très bon et très intéressant sur un épisode tragique de notre grande république durant la seconde guerre mondiale. Je trouve l'action parfaitement amenée, on est pas dans un film américain qui pétarade de partout, simplement un ordre d'exécution d'otages (150), suite à l'attentat meurtrier contre un officier allemand, qui vient en direct de Berlin, contre lequel la gestion militaire allemande ne peut s'opposer (oui car tous les allemands n'étaient pas de sales nazis assoiffés de sang). Le camp d'internement de Choiseul sous la garde des bons gendarmes républicains, permet de répondre à cet ordre puisque le camp regroupe de nombreux opposants politiques notamment communistes (dont le jeune Guy Moquet), les listes sont réalisées par des collaborateurs zélés, et approuvées par l'administration républicaine et son petit sous-préfet gringalet aux ordres (tous les préfets n'étaient pas des héros comme Jean Moulin) qui sera toutefois décoré (eh non apparemment notre grande république qui durera 1000 ans n'a honte de rien), malgré une ridicule tentative de négociation qui finalement montre encore plus la lâcheté de l'individu. Ensuite, l'administration républicaine et sa gendarmerie notamment, et la machine militaire allemande prennent le relai. Je trouve l'intensité humainement bien restituée, pas de larmes, pas d'effusion, juste un vrai courage froid et digne, car de toutes façons, les dés sont jetés et rien ne fera changer d'avis les allemands, même si le Maréchal tente de s'offrir en otage contre la vie des 150 otages et futurs fusillés. La fin est évidente, et simplement on peut constater que l'armée allemande est professionnelle dans ses différentes activités, même peu glorieuses. Les derniers mots sont d'Odette à destination de Guy...
Film un peu décevant vu son thème !!! Les dialogues sont répétitifs et les profils des personnages internés un peu clichés et dénués d'intérêt !!! Les allemands font un peu trop preuve de compassion à mon goût, les collaborateurs français en font de même et tout ça rend le tout trop mièvre et aseptisé pour prendre aux tripes !!! Hormis la fin qui vous indigne (même si on en connait l'issue!!) le tout est fade et manque de tension !!! Intéressant mais rien d'extraordinaire !
Rien d'extraordinaire, ni dans l'interprétation ni dans la mise en scène. Juste les faits comme si on y était, et ça fait froid dans le dos. Un film mémoire à voir pour se souvenir, se remémorer ou apprendre.
Volker Schlöndorff a incontestablement du métier et la réalisation est impeccable. Néanmoins, le discours est bien fade. Tous les protagonistes apparaissent comme de pures victimes d'un destin inexorable. Les Allemands, à quelques rares exceptions, aimeraient bien se conduire autrement et les collaborateurs français font tout ce qu'ils peuvent pour éviter les exécutions. Seuls apparaissent comme véritablement responsables la fureur d'Hitler et la tactique des dirigeants communistes qui ont ordonné l'attentat qui va entraîner les représailles. C'est mieux, sans doute, que les films de résistance chauvins anti-allemand qui ont inondé les écrans, mais c'est dans l'air du temps et de la réconciliation : la guerre n'était en fait qu'un horrible malentendu, dont les causes restent inconnus et dont tous sont victimes. Quant à l'écrivain Ernst Jünger, qui apparait comme une sorte de dandy égaré dans une période barbare, on se demande ce qu'il vient faire ici. Seul ressort l'horrible scène des exécutions qui met en lumière la procédure tatillonne de l'armée allemande, laquelle a tout prévu dans les moindres détails, consignés par écrit : de la façon de lier les mains à celle de faire disparaître le sang. Mais Volker Schlöndorff a nettement fait mieux.
"La Mer à L'aube" reprend la véritable histoire de Guy Môquet et ses camarades, pris en otage par l'armée Allemande en Octobre 1941, en raison de l'assassinat d'un officier Allemand quelques jours plus tôt. Bien qu'utile et intéressant, ce film parait assez court et dépourvu d'une véritable tension, peut-être en raison du destin des protagonistes, déjà connu à l'avance.
Plus qu’un docu-fiction, ce téléfilm est une réflexion sur les attitudes humaines dans le tourbillon de l’histoire et une démonstration de l’impuissance de la majorité des hommes face aux rouages d’une administration dictatoriale. C’est correctement joué par la plupart des acteurs (mais le jeune Léo Paul Salmain est bien fade dans la peau de Guy Môquet) et la mise en scène est rigoureusement faite. Deux grands moments d’émotion digne et sobre avec la rédaction des dernières lettres des condamnés puis l’exécution des otages.