Van Damme dans une comédie, oui, j’avoue, c’était tentant. Maintenant, il aurait fallu que la comédie soit un minimum efficace.
Van Damme trouve ici un rôle sympathique, et pour le coup il est réellement un argument dans ce métrage. Bien engagé dans son personnage, assez drôle par moment, s’autoparodiant à plus d’une reprise, il se montre tout à fait crédible en jouant de son image de façon surprenante. Il apparait à peu près sur la moitié du film. C’est dommage d’ailleurs, car en face, tout est loin d’être parfait. Adam Brody n’est pas mauvais, il tient à peu près la route, après c’est au petit bonheur la chance. Il y a les cabotineurs outranciers, genre Rob Huebel, ou les caricatures ambulantes qui finissent par peser sérieux du genre de Kristen Schaal. Honnêtement j’ai du mal à comprendre pourquoi le film n’a pas plus utilisé Van Damme ou Dennis Haysbert par exemple, dont on voit clairement qu’ils surnagent, plutôt qu’un casting de seconds couteaux peu attrayants.
Le scénario est à des années lumières d’un Severance, même en termes d’humour. Partant sur des bases lourdingues mais sympathiques, le film autour de 25 minutes devient un grand n’importe quoi fortement indigeste. Les gags se raréfient à un point dramatique, le souci étant que rien d’autres ne prend la relève, ni action ni horreur, ni sexe, rien. Les acteurs se lâchent avec des personnages qui deviennent totalement absurdes pour certains. Je n’ai absolument pas compris ce renversement qui traduit pour moi deux choses : soit l’incompétence crasse du scénariste, soit le fait qu’après 25 minutes le film avait épuisé son idée, et se devait de trouver une relance. Force est de constater qu’elle est foireuse. Quant aux dialogues il y a des passages tonitruant de médiocrité, notamment un monologue de Schaal qui me fait rire en imaginant la tête de la doubleuse à la découverte de son texte.
La réalisation est inégale. Là aussi plutôt banale mais sympa dans la première demi-heure, ensuite le réalisateur verse dans le plat, le minimalisme en terme d’effort, en exploitant d’une part fort peu l’ambiance exotique, et d’autre part en s’avérant simplement mauvais. Tout est amené avec une platitude qui confine au génie, notamment la résurgence de Van Damme par exemple. Les décors sont donc mal exploités. Après une arrivée sur l’ile correcte après le film ne recèle plus rien d’exotique ou de dépaysant, et la photographie elle-même perd en intérêt avec un métrage qui fait par trop la part belle au nocturne, et pas un nocturne attrayant. Oubliez ainsi tout espoir d’un métrage coloré et rafraichissant, c’est terne et pauvre pour l’essentiel de film. Pas d’action non plus hormis un coup de pied de Van Damme, pas d’horreur à part quelques badigeons de peinture rouge si mauvais que j’ai cru à un coup de ces ratés de chez Asylum. La seconde partie du film est d’ailleurs d’un vide assez abyssal. Même la musique n’est pas au diapason, pourtant il y avait de quoi faire sans trop forcé, simplement pour donner punch et gaieté à cette comédie.
Au final Welcome to the Jungle est une rave. C’est terrible à dire car l’idée me plaisait bien, et Van Damme s’engage dans son rôle. Mais non, honnêtement le résultat n’est pas convaincant. Autant le Bienvenue dans la jungle avec The Rock était un divertissement léger et assez réussi, autant ce film est une comédie ultra-lourde qui n’hésite pas à se vautrer dans l’humour salace et qui fait peine à voir. J’hésite entre 1 et 1.5. Je crois que je vais tout de même pousser difficilement jusqu’à 1.5, pour la première demi-heure. Mais c’est vraiment en ajoutant un bon Van Damme, un Adam Brody pas mauvais et le petit budget de l’ensemble.