Xingu est un film brésilien, ce qui est chose assez rare, et qui évoque un fait historique : la fondation du parc éponyme, réserve de biodiversité.
C’est un métrage qui s’avère plutôt documentaire, avec quelques problèmes narratifs. Sans doute trop lisse, manquant de véritables émotions sauf à certains passages, c’est aussi un film aux airs trop didactiques. Finalement tu mets une voix off sur les images et tu obtiens un docu-fiction. Malgré tout, le sujet est intéressant, bien exposé, et Xingu se laisse donc suivre sans déplaisir, surtout si l’on est intéressé par l’écologie et ceux qui l’ont fait. Car l’histoire vraie de ces frères, aujourd’hui assez oubliés, a vraiment du relief. C’est aussi un métrage qui se veut assez subtil, ce n’est pas un mal.
Formellement Xingu est un film esthétique. De beaux paysages, une photographie chaude au rendu élégant, la mise en scène manque parfois de souffle et de puissance. Cela étant, et si le film reste assez neutre en terme de réalisation, c’est du travail propre, et une plongée ethnologique qui ravira les amateurs. Le film cherche en effet à approcher au plus près l’authenticité, et le résultat est là, on tient un film réaliste, fidèle, qui remplit le contrat. Sans surenchère ou grandiloquence, Xingu est un film réussi visuellement et qui s’appuie merveilleusement sur son cadre.
Le casting est composé d’acteurs que je ne connaissais pas, mais qui s’avèrent tout à fait convaincants. J’ai surtout retenu, au milieu des trois frères, la prestation brillante de Joao Miguel, celui qui à mon sens se démarque le plus, s’investissant pleinement et offrant une interprétation fine et authentique. Evidemment, le film a aussi fait le choix judicieux de s’entourer des Indiens du parc lui-même, et cela apporte réalisme, véracité, et authenticité niveau figuration. Ils sont très présents, bien qu’ils n’aient pas de rôles importants à défendre.
Je conclurai rapidement sur la bande son, qui alterne entre des sonorités plutôt planantes et poétiques pour accompagner de façon très classique les plans aériens et les scènes d’émotion, des sonorités indiennes lors des scènes de cérémonies notamment et dans le final en scènes d’archives.
Xingu est un film didactique et visiblement engagé. S’il ne parvient pas complètement à faire oublier son côté « pédagogique » et sa nature parfois quasi-documentaire (ce qui transparaît pleinement dans les dernières minutes qui elles sont strictement documentaires), ce qui en fait un métrage un peu plat et trop peu émotionnel, néanmoins c’est très propre. De belles images, un beau sujet, de bons acteurs, je conseille donc le film, qui dégage, malgré tout, une certaine poésie. 4.