bel échouage, là où LOW LIFE réussisait l'ouverture d'une inter-zone visuelle et sonore, d'un temps intercalaire, flottant, disait tellement et si bien, derrière l'emphase apparente et nécessaire, de quelquechose d'un mouvement réel et souterrain dont la rumeur n'est parvenue qu'à quelques uns pour l'instant, d'une geste nouvelle, de corps jeunes, et surtout la réactivation d'une parole, de son efficace symbolique, et plus, de sa puissance de court-circuitage, de résistance, "paroles en l'air" lancée contre les envoutements d'une époque, parvenait par on ne sait quelle magie blanche à maintenir un état d'équilibre chamanique. Ici hélas, on aimerait bien prendre sa défense, mais on tombe du fil. A l'exception, des scènes de boîte de nuit, belles scènes bien dialoguées où Victor va vers les filles, mais les filles finissent immanquablement par le laisser sur le carreau, et dans l'incompréhension. Et surtout, il n'y a pas de hasard ici, la séquence de drague homo sur le dancefloor, avec Luc CHESSEL... acteur "commun" des deux films parents. Son apparition, son jeu, sa voix, son phrasé, sa manière de bouger... sa présence mouvante et son dire unique aimantent et transcendent tout, troublent le circuit des images, interrompent la litanie du blabla, et la liste ordinaire des gestes autorisés. Rien que pour ce ballet animal avec le néant, on y retournera. L'éternel retour mon frère ! Plus : un très beau plan cyclopéen de la Tour Eiffel, des travellings de lignes de RER. Paris, la nuit... quelques sourires de filles, beautés blaffardes qu'il faut bien remarquer, et aussi et surtout la plus belle musique de film entendue cette année