Cinéaste autrichien, d'ascendance kurde, Umut Dag réalise avec Une seconde femme un film qui rappelle L'étrangère de Feo Aladag, en moins radical et violent. Cette histoire communautaire, lestée de multiples tabous et secrets, a sans doute un défaut majeur : celui de chercher les larmes, tant à l'écran, que devant. Mais heureusement, son scénario n'est pas cousu de fil blanc et réserve un grand nombre de surprises (la scène de l'enterrement). Le film est essentiellement vouée à la cause féminine avec des portraits très fins de trois générations, avec ou sans foulard, avec ou sans le respect des traditions. La mise en scène, assez simple par ailleurs, tisse des relations fortes et changeantes entre ces femmes, principalement au sein d'un appartement viennois, au coeur d'une atmosphère familiale parfois étouffante. Son héroïne, mariée malgré elle, littéralement arrachée de son petit village turc, est interprétée par une actrice magnifique, Begüm Akkaya, au visage d'ange sacrifié. Beau film, un rien démagogique car très consensuel en définitive, qui mérite mille fois les pleurs que lui accorde à maintes reprises.