Contrairement à la plupart des critiques, voilà ce que j'aurai retenu du dernier film de Clint Eastwood, Jersey Boys.
Certes, le film se base sur de bonnes intentions. Cependant, celles-ci ne sont pas exploitées comme il le faudrait. En effet, d'un côté, le film se fonde sur un schéma narratif, certes maîtrisé, mais déjà connu et propre à une certaine vague, dont le précurseur reste Scorsese : le New Jersey, la mafia italienne, des jeunes cherchant à faire leur propre chemin hors de se milieu, une narration face-caméra où les protagonistes s'adressent directement aux spectateurs avec un même fond musical, quelques acteurs des Sopranos, Christopher Walken en Parrain, et les mêmes éternels clichés sur la mère italienne et la place de la femme en général dans ce milieu.
Si le film est à moitié réussi, c'est parcequ'il mélange deux points de vue, deux styles, deux perspectives, sans jamais vraiment approfondir ni l'une, ni l'autre, soit celles d'une poignée de jeunes aux rêves inatteignables, et celle d'un biopic classique, ses hauts, ses bas, de la jeunesse à la rédemption.
Ainsi, le film de Clint Eastwood ne démarre jamais vraiment, commence, puis se finit, sans qu'on ait l'impression d'avoir vécu une véritable partie du voyage qu'ont effectué les personnages. Ceci est mon humble avis, et en décevra surement plus d'un, mais je pense que la renommée du film devrait beaucoup plus être attribuée au mérite d'excellents acteurs qu'à la tentative vaine mais bien intentionnée de Clint Eastwood.