GRACE OF MONACO : CHRONIQUE ORDINAIRE D'UN LYNCHAGE MÉDIATIQUE !
Je ne sais pas si c'est la famille Grimaldi qui a joué de son influence sur la presse et les critiques, mais franchement, il n'y a vraiment pas de quoi crier au loup. D'autant que dès le début du film, le spectateur est averti, ce film s'inspire de faits réels mais n'a pas la prétention d'incarner de manière stricte la réalité des faits.
Grace of Monaco (dont le sous titre pourrait être "Comment devenir une princesse en temps de crise diplomatique") n'est certes pas un chef d'oeuvre a auréolé de 5 étoiles, mais ce n'est certainement pas non plus le navet que l'on voudrait nous faire croire !
En tout cas, si ça c'est considéré comme un navet, je veux bien en voir encore cinquante des comme ça ! J'ai été jusqu'à lire une critique qui compare ce film à un téléfilm. Il faut croire que cela fait longtemps que l'auteur de cette critique n'a pas allumé sa télé !!!
Nicole Kidman est magistrale comme à son habitude, et qui plus est, sublimée par la caméra d'Olivier Dahan qui prend (et ça sent) un grand et gros plaisir à filmer cette belle et élégante incarnation de Grace Kelly. Le reste du casting n'est pas en reste, notamment Tim Roth qui joue un Prince Rainier très convainquant, ou encore Frank Langella dans le rôle de l'homme d'église, lui aussi très bon. Mais c'est surtout tout le faste artistique qui enchante et cueille le spectateur : musique au diapason, photographie sublime, décors somptueux, costumes et maquillages d'époques et admirables. Sur ce point le film est une petite pépite à croquer sans modération.
Le bas blesse sur la réalisation et le montage, mais cela n'a rien à voir avec le pétage de plomb des Grimaldi ! Olivier Dahan n'a jamais été un réalisateur qui a su me séduire totalement, car les reproches que j'ai à faire à cette réalisation sont les mêmes que ceux que je faisais pour "la Môme" : plans discutables, caméra tremblante, gros plan disgracieux, montage à couper au couteau, scènes trop courtes, effets narratifs répétitifs, etc !
En revanche, le film ne souffre d'aucune longueur (1h40) et se dévore même trop vite. C'est rare que je le dise mais vingt à trente (oui, oui, trente) minutes de plus n'auraient pas été du luxe pour bien poser l'histoire et montrer l'évolution du personnage de Grace.
Pour en revenir aux polémiques sur l'aspect faussement historique du film et ses incohérences quant à la nature des faits, je n'ai qu'une chose à dire : je n'attends pas d'un film qu'il me donne toutes les réponses clef en main, et mâche le travail de l'intérêt; mais j'attends qu'il éveille ma curiosité et me donne envie d'en savoir plus, d'aller plus loin. Et pour le coup, c'est parfaitement réussi.
Donc pour conclure si sur l'interprétation et l'aspect artistique le film rempli toutes ses promesses (et plus encore), c'est sur le plan technique et sur sa réalisation qu'il déçoit, ou en tout cas, laisse le plus le spectateur sur sa faim.
Donc si je retranscris ça en note sur cinq, ça doit faire un bon 3,5/5.
Un navet disaient-ils...
Un lynchage médiatique...oui, assurément !