Aïe. Alors certes, je ne demandais pas à Michel Hazanavicius de refaire un « OSS » ou un « The Artist », mais là, avec ce « The Search », il est tombé dans un piège malheureusement trop classique pour quelqu’un qui vient d’être si grandement mis en lumière. Quand j’ai vu les premières minutes de ce « The Search », j’ai tout de suite perçu la pression du « qu’en dira-t-on ? » ; cette préoccupation de la réception critique. Après la pluie d’éloges de « The Artist », il fallait savoir faire autre chose, mais quelque-chose de fort, d’inattaquable, d’auteuriste. Et voilà ce « The Search », film qui vient nous montrer que la guerre c’est triste ; que les Tchetchènes c’est des pauvres gens qui ont souffert, et que le méchant ordre mondial a été bien passif face à tout ce malheur. Alors OK, le petit gamin a une trombine adorable et parfois la forme sait faire mouche, mais au-delà de ça, on est dans la caricature la plus totale du film qui se veut bien-pensant. C’est linéaire, c’est didactique, c’est prévisible, mais surtout, pire que tout, c’est d’un misérabilisme hallucinant. Plus de deux heures de pleurs, de complaintes apeurées, de bombardements, d’injustice, d’humiliation, de tristesse… Et tout ça pour quoi franchement ? Pour nous dire que la guerre c’est mal ? Pour nous dire que la Tchétchénie on n’a pas assez culpabilisé sur son compte ? Si le cinéma doit s’arrêter à ça, franchement, c’est triste. J’espère que la prochaine fois, l’ami Hazanavicius saura faire un film selon ses envies et non en fonction de ce qu’il croit qu’on attend de lui…