"La Belle au Bois Dormant" était mon Disney préféré. J'avais lu le synopsis avant de voir le film. Donc je m'attendais à cette Maléfique là, différente.
Points communs avec le Disney de "La Belle au Bois Dormant" : Le sort jeté par Maléfique, les bonnes fées qui avaient fait don à Aurore de sa beauté et sa joie de vivre. Les 16 ans passés dans la forêt avec les 3 fées. Le prince Philippe qui conjure le sort par un baiser.
Toutefois, pendant ce passage, au moment où Maléfique jette son sort, elle le modifie. Il devait la plonger dans un sommeil éternel sans aucune chance de réveil. Déjà à cet instant, par pitié pour Stéphane (peut-être en souvenir du bon temps), elle laisse, sans trop y croire, une chance à Aurore de se réveiller grâce à un baiser d'amour sincère, sentiment que lui a volé son père. (Dans le dessin, c'est la dernière fée, n'ayant pas encore prodigué son vœu, qui fait en sorte que le sort soit atténué en n'en mourant pas, mais en la plongeant dans un sommeil profond)
Tout au long du film,
Maléfique ne cessera de voir grandir la princesse (dans le dessin, elle la cherche désespérément, c'est le fil conducteur), de l'aimer, et être aimé en retour par la fille de celui qui l'a trahi. Prise de remords, elle révoquera son sort, mais en vain, la magie et la haine qu'elle y avait mise était trop forte. Aurore finira donc quand même par se piquer le doigt au milieu de quenouilles que le Roi avait ordonné de brûler dans tout le Royaume.
C'est vrai qu'on aurait pu largement s'attendre à ce que
Maléfique reste maléfique suite à sa peine de cœur. Les premiers moments du film nous auraient montré son passage de la pureté à la noirceur et puis on aurait eu droit à une "Belle au Bois Dormant" version film. Avec des scènes de guerre entre "l'armée de Maléfique" et celle des hommes, notamment le Prince, jusqu'à la fin. Le bien qui triomphe du mal, en sorte.
Il n'en fût rien.
Les scénaristes ont décidé d'en faire une fée/marraine bienveillante pour Aurore. Et c'est le père au final qui tient le mauvais rôle. La Reine, mère naturelle, n'existe quasiment pas dans le film.
Je conçois la déception de ne pas avoir vu une Angelina Jolie cruelle à partir du moment où son compagnon de jeu l'abandonna pour le royaume des hommes et son ambition (en lui arrachant ses ailes pour les offrir à son roi mourant, avec une certaine idée d'opportunisme)
Personnellement, j'ai aimé cette version de l'histoire. Qui me permet d'avoir une autre vision de ce personnage central. Peu importe si on sort du véritable conte de Perrault.
Si Stéphane avait véritablement connu/courtisé Maléfique dans le Disney, qu'en aurait-il été ? Serait-elle restée maléfique ? A l'époque de sa création en tout cas, on a clairement choisi l'opposition sorcellerie/humanité en happy end pour le Royaume. Le Prince lançant son épée, transperçant le cœur de pierre de la Sorcière, transformée en dragon, avant d'aller conjurer le sort et réveiller la Belle cent ans après.
Il faut clairement dissocier les 2 œuvres pour apprécier ce film, ce que j'ai réussi, aussi surprenant soit-il, car je tenais beaucoup à l'original.
Angelina Jolie interprète une excellente Maléfique.
Mais il est vrai que les autres personnages sont plutôt quelconques voire au second plan (Le Prince est jeune, introverti, pas l’allure d’un chevalier et la Reine n’est présente que lors de la bénédiction des fées…qui elles-mêmes ne sont pas montrées dans un rôle de protection et d’éducation d’Aurore…qui elle fait vraiment enfant bien que mignonne)
Un bon 3.5/5