Daniele Cipri, natif de Palerme, est un touche à tout : scénariste, monteur, directeur de la photo (Vincere), documentariste, compositeur. Il lui arrive même de tourner des fictions. Parfois basées sur des faits réels, comme pour Mon père va me tuer, chronique de pauvres gens, enrichis après la mort de la benjamine de la famille. Une tragédie alors ? Eh bien, pas vraiment, une comédie à l'italienne bien davantage, à la sicilienne en l'occurrence, grotesque, cynique, burlesque et dérisoire. Cipri accentue la caricature de ses "nouveaux monstres" tout en stylisant son film, une touche esthétique qui déconcerte, vu le propos. Toni Servillo est une de fois plus faramineux en père de famille sans scrupules et cupide. La tentative de Cipri de retrouver le ton des grandes comédies transalpines des années 60/70 est cependant à moitié ratée. Trop bien dosée et en même temps mal agencée, c'est certain. Et puis c'est sans doute notre regard (blasé ?) qui a changé. La férocité des films de Risi, Scola, Comencini ou Monicelli s'accompagnait d'une tendresse sous-jacente. Ici, elle n'est pas présente. Du moins, c'est l'impression que l'on ressent. En toute subjectivité.