"Les équilibristes" commence comme une version italienne des Infidèles (l'oubliable film à sketches sorti en 2011 avec Jean Dujardin) : un homme marié a une aventure a son travail.
Le film d'Ivano de Matteo ne se situe toutefois pas sur le terrain de la comédie mais sur celui du drame social version "Une époque formidable" (le film de Gérard Jugnot qui mettait déjà en images ce que les sociologues nommèrent 20 ans plus tard "peur du déclassement"). L'adultère n'est que le point de départ d'une lente déchéance.
Mis à la porte du domicile conjugal, Giuilio, quarante ans, marié, deux enfants (sic)accumule les galères. Double transalpin de Louise Wimmer qui m'avait tant ému l'an passé, Giuilio veut bien devenir pauvre mais ne veut pas renoncer à être digne.
L'Italie grise et pluvieuse sert d'arrière plan à cette lente dérive. Dans sa chute, le héros ne peut compter sur personne : les amis se défilent, les syndicats sont prisonniers de leurs corporatismes, l'Eglise est confite dans un paternalisme étouffant.
Finalement, c'est dans sa propre famille qu'il trouvera in extremis le salut, sauvé par le visage lumineux de sa fille.