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Myene
18 abonnés
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4,5
Publiée le 28 décembre 2012
Hommage à Giordana qui sait nous éclairer sur le poids de la vie politique dans le quotidien italien (merveilleuses " Nos plus belles années") mais aussi sur les interactions politiques truquéees occidentales autour années 70 . Allez y vous en sortirez modifié comme apres Z , et ne craignez pas la longueur cela vaut un bon thriller ...
Contrairement à l'explosion dont il est question dans le film, "Piazza Fontana" manque assez cruellement de souffle. Bavard à l'extrême, aussi plombé que les années qu'il évoque, le nouveau film de Marco Tullio Giordana (qu'on n'attendait pas forcément sur un tel sujet) pourrait s'apparenter à un téléfilm ou à un docu-fiction sans gros relief. Mais voilà, la qualité de l'interprétation (Valerio Mastandrea en flic tiraillé entre vérité et raison d'Etat, Pierfrancisco Favino qui passe d'un rôle de CRS facho dans "A.C.A.B." à un rôle d'anar idéaliste ici...) et la méticulosité de la reconstitution (précision des évènements, exposition des différentes thèses et points de vue, atmosphère de l'époque très bien rendue...) rendent finalement le tout très intéressant. Et puis surtout, il est toujours assez sympathique de suivre des cinéastes qui n'ont pas peur de se frotter à l'histoire récente de leur pays et d'aborder frontalement les sujets qui peuvent fâcher. Avec "Piazza Fontana", Giordana retrace un des épisodes à l'origine des années de plomb en Italie et met parfaitement en lumière l'orchestre noir et sa stratégie de la tension : des groupuscules néo-fascistes commettant des attentats en faisant porter le chapeau aux rouges dans l'espoir au mieux d'un coup d'état, au pire de mesures autoritaires, voire d'exception, de la part du gouvernement et tout ça avec la bienveillance (ou la complicité) d'une partie des autorités et l'appui plus ou moins discret de la CIA. Bien sûr, Giordana aurait pu être plus audacieux dans son propos et, surtout, dans sa réalisation. Bien sûr, le film n'a pas le même impact et la même force que les films politiques sortis dans les années 70, au moment où les tragiques évènements avaient lieu. Il n'en reste pas moins que "Piazza Fontana" nous donne une bonne leçon d'histoire. Un film très instructif à défaut d'être vraiment spectaculaire.
« Piazza Fontana » ou le retour du film politique à l’italienne tendance Rosi, Petri et quelques autres. L’histoire racontée est complexe, riche et aurait peut-être gagné en lisibilité sur une durée plus étendue. Mais grâce à la réalisation efficace, aux acteurs formidables, à la qualité de la photographie et de la musique, notre attention est toutefois maintenue en éveil jusqu’au dénouement de ces actions terroristes tentaculaires qui annonçaient une décennie sombre à venir chez nos voisins transalpins.
On n'attendait pas nécessairement l'auteur du merveilleux Nos meilleures années dans le registre politique mais il faut croire que la plupart des cinéastes italiens ont dans leurs gènes cette envie irrépressible de se replonger dans les années de plomb de l'histoire de leur pays. Exit l'humanisme tendre auquel nous a habitué Marco Tullio Giordana, Piazza Fontana revient avec sécheresse sur un épisode sanglant survenu à Milan en 1969 et qui n'a jamais été totalement élucidé depuis lors. Les choix esthétiques sont très clairs, si l'on ose dire, avec un gris souris dominant, à la limite du noir et blanc. L'histoire est assez embrouillée mais Giordana se refuse à simplifier et nous balade des milieux anarchistes aux communistes et fascistes sans oublier d'évoquer l'implication des services secrets, de l'armée et de la justice, dans cette sombre affaire, trop importante pour être résolue par une police dépassée. C'est la période qui veut cela, celle d'une Europe du sud sous la botte des dictatures en Espagne, au Portugal et en Grèce. Et l'Italie est au bord du chaos. Si on se perd parfois dans les circonvolutions de l'intrigue, le film demeure cependant passionnant de bout en bout. Comme au bon vieux temps des Francesco Rosi et Elio Petri.
On connaît bien Marco Tullio Giordana, révélé au public français par son film fleuve “Nos meilleures années”. Il s’attaque cette fois encore aux sombres années de l’Italie gangrénée par la corruption politique, le terrorisme, l’anarchie gauchiste et les complots ourdis par une partie de l’extrême droite. Au centre de son propos, l’attentat meurtrier en 1969 perpétué à la Banque Nationale de l’Agriculture encore impuni à ce jour, sujet d’affrontement de toutes les composantes d’un état et d’une justice en déliquescence et rongés par les compromissions et les mensonges. À la fois film d’investigation et thriller politique, “Piazza Fontana” nous tient en haleine par la nervosité de son écriture et le réalisme narratif du scénario, et nous rappelle les grandes heures du jeune Costa-Gavras par son sens de la dénonciation et la rigueur de son analyse. Une réussite.
Un sujet passionnant, l’Italie des années de plomb. Mais un traitement trop technique, sans création artistique, un documentaire sans en être un. difficile.
Lors de la sortie en 2003 de "Nos meilleures années", vaste fresque sur l'itinéraire de deux frères entre 1966 et les années 2000, Marco Tullio Giordana avait alors déclaré ne pas avoir voulu faire un film politique traitant directement de la réalité italienne. Avec "Une histoire italienne", où il s'attachait à deux acteurs du cinéma des Téléphones blancs, Stefano Masi et Enrico Lancia qui finirent sous les balles des antifascistes en avril 1945, il privilégiait là encore l'inscription de ses personnages dans un contexte : "Le fascisme, Salò, le sexe, la cocaïne, les partisans qui fusillent sans procès...". Après les heures noires de la fin du fascisme, il était naturel qu'il s'intéresse enfin directement à l'autre période trouble de l'histoire récente italienne, celle qu'on a appelé les années de plomb.
Un peu comme la Guerre d'Algérie pour le cinéma français, les années de plomb n'ont été traitées frontalement que récemment par le cinéma italien ("Bongiorno, Notte", de Marco Bellochio en 2004, "Romanzo Criminale" de Michele Placido en 2006, "Mon frère est fils unique", de Daniele Luchetti en 2007), alors que de la même façon que la Nouvelle Vague apparaissait au moment des événements d'Algérie, le cinéma italien était à son apogée au tournant des années 60-70. Il y a bien eu en 1976 "Cadavres exquis" de Francesco Rosi, adaptation de "Il Contesto" de Leonardo Sciascia, directement inspiré de la stratégie de la tension mise en place par certains secteurs de l'état avec la C.I.A. pour empêcher le compromis historique et l'arrivée aux affaires du Parti Communiste Italien. A la fin du film de Rosi, après l'assasinat de l'inspecteur Rogas et du secrétaire général du PCI, son successeur lâchait : "La vérité n'est pas toujours révolutionnaire"...
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Etes vous amateur de bons polars ? Ou alors intéressé par l'histoire contemporaine ? Vous en avez assez de la politique rigolote façon UMP et vous voulez assister à des coups tordus beaucoup plus dramatiques ? Allez, précipitez vous vers "Piazza Fontana", un polar haletant tiré d'un épisode particulièrement trouble de l'histoire italienne. C'est sobre, c'est honnête, c'est passionnant. A voir absolument. Voir critique complète sur www.critique-film.fr
Un vrai polar « à l’ancienne » qui retrouve l’ambiance de la fin des années 60, une enquête d’une très grande complexité basée sur un fait réel et présentée clairement par le réalisateur. Bien joué, bien filmé, très documenté, le film est également un hommage à Pier Paolo Pasolini, admiré par le réalisateur et qui avait notamment enquêté sur l’affaire à l’époque.