"Empire State" a beau parler d’une histoire vraie, il est à éviter. Le cambriolage d’une réserve de société de convoyeurs de fond, casse le plus important alors jamais commis aux Etats-Unis en 1982, était pourtant un sujet alléchant, surtout lorsqu’apparaît sur l’affiche Dwayne Johnson, dont les gros bras sont souvent synonymes d’action. Autant le dire tout de suite, si vous voulez de l’action, vous allez être déçus. En fait, c’est carrément l’ensemble du film qui est décevant. D’abord le rythme : mou du gras. Oh, il y a bien quelques petits coups de reins de temps à autres, mais ils sont quasi systématiquement sporadiques. Cela dit, dans ce fait divers, il est très possible qu’il n’y ait pas eu trop d’action, voire pas du tout. Ensuite, la mise en scène est beaucoup trop classique, donnant une réalisation sans saveur, voire même très fade : aucune consistance, le suspense est inexistant, et on devine rapidement ce qui va se passer, sans compter que ce braquage n’a rien de fabuleux ; bien au contraire. Aussi lucratif qu’il a été, c’est sans doute le casse le plus minable qui ait existé ! Et pour cause : quand on voit les personnages qui l’ont perpétré… Que reste-t-il alors ? eh bien les personnages justement. Ca semble intéressant. Ben non. Personne n’est dedans. Liam Hemsworth essaie bien de donner de la consistance à son rôle, notamment lorsque son personnage est en proie aux doutes. Pour ce qui est des autres, c’est mauvais. Dwayne Johnson est à côté de la plaque en se donnant sans arrêt des airs de flic hyper malin à qui on ne la fait pas et rassurant avec son perpétuel sourire
qui semble vouloir dire "je me marre parce que tu me prends pour une truffe mais on ne me la fait pas"
. Le seul moment où il est intéressant est à la toute fin du film quand il est confronté à sa redevabilité. Quant à Michael Angarano, il ressemble plus à un gamin terriblement capricieux à la puérilité extrême (comme un gosse gâté pourri quoi) bien plus qu’à autre chose. Tout comme l’ensemble des autres personnages, qu’il soient flics ou criminels, Eddie est tourné de façon caricaturale. Un choix ? Vu le mode opératoire du cambriolage, c’est possible car il y avait la place d’en faire une comédie policière. Au lieu de ça, cette série B (et encore) est un ratage total dans lequel il n’y a pas grand-chose à sauver. Pas même la photographie, pas plus que la B.O. qui passe totalement inaperçue. Un gros doute est à mettre aussi sur le doublage en français, tant les dialogues paraissent plus ou moins vides, du genre "moi je fais ci parce qu’on m’a fait ça". Pathétique.