Derniers Avis sur L'Engrenage

Un film noir "à la Scorsese" vraiment correct de la part de Fatih Akin, même s'il est au-deça des oeuvres majeures à venir comme "Head-On" ou "De l'autre côté".

La composition de ce film est dense, comme pour Head-on ou encore Im Juli, il y a beaucoup de choses à voir et à entendre, mais c'est à prendre ou à laisser car nous entrons maintenant dans le monde de Fatih Akin... L'histoire ne surprend pas beaucoup, la fin était attendue et ce, dès la traduction française du titre (merci pour tout) et les thèmes abordés ne sont pas très originaux. La symbolique subtile est laissée de côté la plupart du temps, et l'on préfère nous la dévoiler par des plans très serrés spoiler: (ex: le don et le retrait du phurba par Alice, marquant la période de protection de Gabriel, l'abandon de la croix par Costa dans l'église avant qu'il ne sombre dans la folie,...)
ou des dialogues spoiler: (ex :Costa qui nous dit à haute voix l'une des problématiques du film : le passage à l'âge adulte,...)
. Cependant, la réalisation de Fatih Akin fait toujours mouche, ainsi que la bande originale choisie, qui nous fait découvrir en même temps que lui quelle sera sa patte d'auteur pour ses prochains films. Il filme alors ces trois amis qui sont en lutte pour trouver leur voie dans le monde des grands. Gabriel veut mûrir, il a payé pour son adolescence de voyou par deux ans de taule. Bobby recherche la gloire qu'il se modélise à travers son (anti)héros préféré : Tony Montana. Et Costa est juste complètement à côté de la plaque, il est l'entre-deux, spoiler: d'où sa dérive suicidaire à la fin du film
... Aucun des deux extrêmes (l' "ange Gabriel" et Bobby) ne parviendra à convaincre les autres qu'un destin serait mieux qu'un autre, spoiler: bien que le final coupe court en nous expliquant qu'il faut un peu des deux pour avoir la conscience pleinement tranquille (la vengeance froide pour la mort d'un ami, ça passe)
. Bref, c'est un peu too much parfois, mais on passe un très bon moment malgré tout ces défauts. Et puis, ce sont les maladresses que l'on retrouve dans beaucoup de premiers films, ce qui est le cas pour celui-ci, premier né de Fatih Akin, qui saura parfaitement se rattraper dans ses prochains !

J'ai adoré Head-on et De L'Autre côté alors j'ai regardé le premier film de Fatih Akin, certes cette oeuvre n'est pas aussi profonde et intense que les deux films précités mais on y voit déjà la patte du cinéaste. Avec cette description d'une amitié entre des petits délinquants et leurs combines ainsi que leurs histoires d'amour. Akin à une tendresse et une empathie pour ses personnages, la fin est tragique mais superbe cinématographiquement.

acteurs exceptionnels, bon scénario, ambiance, musique, morale sur l'amitié...
Bref, pour un premier long métrage, Akin montrait déjà toutes ses dents...et elles mordront par la suite le septième art

Un grec, un turque, un serbe, trois segments d'un Europe en perdition. Trois destins d'un monde dérivant vers un chaos social plus qu'évident. Les frontières du sang ne sont plus. Ne reste que les liens, et ce que nous sommes capables d'accomplir pour eux.

Une histoire un peu prévisible mais une excellente réalisation.
Le film est dur, triste mais touchant.

Fatih Akin, habitué des films profondément encrés dans les relations germano-turques ("Head on", " De l'autre coté")réalise avec "L'Engrenage" son premier film. Et déjà l'aspect multi culturel l'interesse, dans une Allemagne étonnement multi ethnique on part a la rencontre de personnages très différents les uns les autres. Ce film est une oeuvre sur le partage, le partage de ses origines, de son particularisme et de ses doutes mais aussi sur le fait d'être partagé. En effet tout le long du film on se rend compte que tous les personnages sont pris entre deux feux, sont partagés entre deux amours, entre deux cultures, entre deux stades de la vie ("frapper une vie ça se fait pas","on ne joue pas avec les armes") ou entre deux choix de vie. Ce melting pot et cette sensation de naviguer entre deux eaux se retrouve dans les dialogues du film où on peut etre surpris de la multiplicité des langues qu'il est parlé, en effet on peut y entendre de l'allemand, de l'anglais, du turque ou du grec et c'est d'ailleurs ce qu'un personnage appelle " le mélange des cultures". Armé de très bons acteurs et de la trame citée plus haut le film semblait partit pour être une réussite ne souffrant d'aucune constatation mais malheureusement on peut être fortement réfractaire (je l'ai été) à l'esthétique et parfois à l'utilisation de la caméra. Concernant l'Image je trouve qu'elle a terriblement vieilli et ce alors que le film a juste un tout petit peu plus de 10 ans! Pour la réalisation, ne m'étant pas profondément concentré sur celle ci je ne vais pas me lancer dans une critique qui me dépasserait, j'ai juste été interloqué parfois par certains gros plans et par quelques scènes montées (bagarre a 4) qui produisent un effet (selon moi) contraire à l'ambiance ou à l'esprit du film dans sa globalité.