"Les Gamins" n'est pas une comédie à aller voir pour son histoire, balisée du début à la fin
(la rencontre, les hommes qui deviennent immatures, la prise de conscience, les couples qui se reforment)
, mais pour son contenu humoristique qui ne faiblit quasiment jamais, hormis dans le dernier tiers moins fou et plus convenu. En effet, le scénario est un enchaînement rythmé de blagues délirantes
(les 2 portables, la femme qui finit jamais ses phrases, Iggy Pop qui s'éclate comme un fou)
, de situations hilarantes
(les 100 ans de Papy Marcel, le délire viticole au supermarché, les sosies de François Hollande et Patrick Bruel avec tout son répertoire qui y passe habilement, l'énorme scène de fausse traduction du discours iranien à l'UNESCO)
, de répliques irrésistibles
("le mec s'est touché sur moi", "le mec il pète il croit avoir créer un parfum")
et de clichés bien exploités
(l'obsession pour le Tofu et l'humanitaire face au gars qui n'en a rien à faire)
, le tout sur fond de critique acerbe et poilante du business musical et télévisé
(la chanson détournée en une bouse aseptisée, les enfants stars capricieux, la bêtise de la télé-réalité, la dérive des réseaux sociaux, le générique final tordant avec la chanson opéra-enfantin risible)
, le film démontrant sans cesse qu'il est bien ancré dans son époque. À propos du casting, le focus fait sur l'immaturité des hommes met principalement en valeur le bon Max Boublil et surtout l'exceptionnel Alain Chabat, qui s'amuse comme un fou, et laisse un peu de côté les rôles féminins. Néanmoins, Mélanie Bernier parvient à faire marcher son charme et son énergie alors que Sandrine Kiberlain, bien que pas assez folle, prend beaucoup de plaisir dans un registre plus détaché. Au final, "Les Gamins" est une comédie qui remplit sa mission, à savoir divertir et faire marrer, la qualité et la densité de son humour et de sa distribution effaçant largement la structure classique du scénario et un dernier tiers plus inégal.