"Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger !"
Wendigo : Légende indienne disant qu'un homme se nourrissant de la chair d'un autre en acquiert la force physique et mentale. En pleine guerre américano-mexicaine, le Capitaine Boyd (Guy Pierce) est muté pour sa lâcheté à Fort Spencer, comme capitaine d'un bataillon de ''bras cassés'' - deux éclaireurs indiens et six soldats - dont personne ne veut.
Par ce prologue cocasse, Antonia Bird ("Face"), réalisatrice britannique, nous entraîne dans un western d'horreur, dans l'Amérique moderne de 1847 (On cite Benjamin Franklin, on voit flotter l'étendard aux 28 étoiles), mais aussi sauvage et mystérieuse dans sa culture et ses croyances. Un fortin aux portes de la Sierra Nevada devient le théâtre d'une histoire de cannibalisme, quand une expédition de sauvetage pousse les soldats à sortir de leur torpeur et à s'armer pour sauver leur peau (au propre comme au figuré), combattant le terrifiant Colqhoun (Robert Carlyle), tueur sanguinaire adepte du cannibalisme.
La force du film réside dans son décalage, drôle (les caricatures des personnages, Jeffrey Jones, en commandant du Fort est absolument ahurissant), dans sa musique de Michael Nyman et Damon Albarn, chanteur de Blur, mêlant banjo, violon, accordéon donnant un côté étrange, hypnotique aux scènes violentes car il s'agit avant tout d'un film d'horreur.
Autres atouts majeurs de ce film, son sous-texte politique de vampirisation américaine sur le reste du monde et ses paysages naturels faisant de ce film atypique, une pépite d'humour noire à dévorer sans modération.