Le film n'est pas soumis, une fois n'est pas coutume, à la seule présence de Fernandel car il réserve une large place à la satire du milieu du journalisme imaginée par le scénariste Carlo Rim. De fait, l'intrigue trouve là une structure utile et nécessaire dont Fernandel, si souvent mal servi par des scénarios paresseux et par des réalisateurs médiocres, n'a pas toujours bénéficiée. Pour autant, le metteur en scène Alexandre Esway reste un pâle cinéaste qui n'évite pas les quelques faiblesses et longueurs du scénario; il est sauvé par la qualité de ses interprètes.
En méridional qui monte à Paris et qui hérite la direction de "L'incorruptible" -le mal nommé- Fernandel n'en fait pas trop. Mis au fait de la fabrication d'un journal, Hercule Maffre se révèlera d'ailleurs pas aussi naïf que ses collaborateurs l'imaginaient. Parmi eux, l'infâme Vasco permet à Jules Berry une de ses brillantes et habituelles compositions de souriant
corrupteur et de manipulateur.
Pour un peu, ses apparitions voleraient la vedette à Fernandel, pourtant amusant. Les pratiques commerciales de Vasco s'opposent à la probité et à l'innocence d'Hercule dans une intrigue au demeurant très simple et plutôt convenue, qui défend une certaine idée du journalisme.