Un impressionnant cocktail d’action et d’espionnage pour la cinquième mission de l’agent Ethan Hunt à travers le monde pour l’une des sagas les plus lucratives du cinéma depuis 1996 (grâce à Brian de Palma !).
Scénario de « Mission impossible, Rogue nation » : dissoute, l’agence pour laquelle travaille le célèbre agent Ethan Hunt doit se relever pour démanteler une organisation appelée le Syndicat et dont le seul but est de semer des attentats de plus en plus meurtriers pour établir un nouvel ordre mondial. Hunt est forcé de faire cavalier seul… .
En premier, les points négatifs.
La musique est totalement impersonnelle. Joe Kraemer, le compositeur fétiche de McQuarrie, ne rend pas l’âme recréée pour l’occasion par Danny Elfman lors du premier opus de 1996. Le thème mythique décline au fur et à mesure des épisodes depuis Hans Zimmer et son « Mission impossible 2 ». Frustrant.
La réalisation est mollassonne mais elle est néanmoins rythmée par un montage parfait ainsi que par une part d’espionnage bien retranscrite grâce à une tension nerveuse de tous les instants. Un rythme ‘tambour battant’ se fait ainsi ressentir pour une mise en scène qui manque de mordant et d’oppression. Une réalisation lisse pour ainsi dire mais toujours dans le bon tempo. Il manque une niac de la part de McQuarrie pour nous immerger dans les aventures d’Ethan.
La photographie est également beaucoup trop lisse et les jeux de lumière trop peu personnalisés. La prise de risque reste minime comparée au précédent opus et la fameuse course-poursuite dans le désert avec la tempête de sable qui en mettait plein la vue. Un Robert Elswit au bas de sa forme et pas dans ses bottes ? Le directeur photographique attitré de Curtis Hanson au début de sa carrière (« La main sur le berceau », « La rivière sauvage ») et de Paul Thomas Anderson par la suite (« Magnolia », « There will be blood ») semble être en manque d’idées lumineuses. Dommage.
Le méchant de ce « Mission impossible, rogue nation » semble également trop peu charismatique. Sean Harris (l’acteur aux cheveux roux des « Borgias ») a pris les voiles et l’on pense aisément au regretté Philip Seymour Hoffman du troisième opus une fois le film terminé. Diantre !
Concentrons-nous maintenant sur les points positifs de ce cinquième opus.
Le scénario, dense, permet le développement des personnages principaux et secondaires. L’on est ainsi embarqué dans les aventures avec un sens du rythme effréné et donc une écriture filmique limpide et qui prend le temps de construire une intrigue certes improbable mais totalement concentrée sur l’action. Cette cinquième mission marque ainsi un certain retour aux sources (en 20 ans, les codes du film d’espionnage ont changé et tanguent davantage dans l’action pure et dure) et c’est sans conteste que l’on peut admirer des séquences de bravoure, et ce dès l’introduction avec Tom Cruise sur un avion, sans oublier celle sous l’eau. Les invraisemblances passent et c’est sur un humour fun que Simon Pegg (« Shaun of the dead », « Hot fuzz ») nous fait son numéro comme il nous l’avait démontré dans « Protocole fantôme ».
Autre point positif ? Le casting. Premier gros point ? Tom Cruise. Incassable. Charismatique. Et en pleine forme. Que du bonheur ! A ses côtés ? Rebecca Ferguson. Classe, qui tient la baraque et crève l’écran. Du très beau boulot !, Rebecca. Actrice suédoise qui démontre un charisme fou. J’adore ! Révélée par la série « The white Queen », Hollywood et McQuarrie ne se sont pas trompés sur son compte. Un très beau rôle pour une superbe interprétation au cordeau. J’approuve !! Avec également Jeremy Renner (« The town », « Jason Bourne, l’héritage »), convaincant à souhait. Et parmi les seconds couteaux affutés et affutant que l’on peut souligner, il y a Ving Rhames (« Pulp fiction », « Les ailes de l’enfer »), l’acolyte de toutes les missions, et Alec Baldwin (« A la poursuite d’Octobre rouge », « Code mercury », « Blue jasmine »…), un ‘petit nouveau’ de la saga qui risque de rester. Merci Alec !
Une dernière chose ? Ah oui, présenter le réalisateur. Il s’agit de Christopher McQuarrie, Oscar du meilleur scénario en 1996 pour « Usual suspects ». Scénariste de « Walkyrie », toujours de Singer, et metteur en scène de « Jack Reacher ». Cet écrivain hors pair frôle l’exploit de mettre en scène « Mission impossible » car il s’agit en effet d’un exploit, pour lui, à récidiver.
Encore un autre atout ? Ah oui, il s’agit d’une production Tom Cruise. Une production à gros budget, donc. « Night and day » (blockbuster d’été), « Mission impossible, protocole fantôme » (saga lucrative), « Jack Reacher » et. « Edge of tomorrow » le prouve. Merci Tom.
Pour conclure, « Mission : Impossible – Rogue Nation »(2015), divertissement haut de gamme pour un sommet du film d’action, est en passe de devenir LA référence du film d’espionnage made in 2010’s. Sensiblement, un pallier vient d’être franchi. Un petit chef d’œuvre en devenir ?
Spectateurs en manque de sensation forte, missions pour un jour, Tom Cruise pour toujours !