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Un visiteur
4,5
Publiée le 5 juin 2014
Raoul Mortetti, fut avec Maurice Yvain et Henri Christiné, l'un des meilleurs musiciens d'opérettes de l'entre deux guerre. Albert Willemetz pour sa part fut un talentueux librettiste et parolier. On comprend donc que nous tenons là l'une des opérettes phares de cette époque pourvu qu'on ait le bon goût d'apprécier le genre. Reste l'adaptation cinématographiques : il se trouve qu'elle est excellente avec un Henri Garat craquant à souhait (hum !) et l'injustement oubliée Meg Lemonnier. Et puis il y a Arletty, la merveilleuse Arletty. Dans le film elle tient un "salon particulier" (autrement dit un bordel haut de gamme) qui est le cadre de l'intrigue. Et tout cela se déroule dans la décontraction la plus totale dans une ambiance qui n'est pas sans rappeler certains récits de Guy de Maupassant, donc bien loin du politiquement correct de notre époque. Une oeuvre absolument joyeuse et charmante nonobstant le dénouement où il fallait bien que la morale bourgeoise finisse par triompher.
Le film a pris un gros coup de vieux. Les acteurs ne sont pas spécialement marquants et le scénario plutôt pauvre. Quoi vous êtes encore là dans ce cas j'espère que vous aimez aussi l'opérette.
Encore une perle des années 1930 injustement oubliée. Il s'agit d'une adaptation d'une opérette à succès de Raoul Moretti et Albert Willemetz, créée un an plus tôt au Théâtre des Bouffes Parisiens avec les mêmes acteurs. Ce film est d'abord pétillant de joie et de malice. L'action se passe dans ce qu'on appelait alors le demi-monde (autrement dit les prostituées de luxe, leurs clients et protecteurs) et plus précisément dans l'hôtel particulier d'Arletty. Sa sœur interprétée par Meg Lemonnier se rend chez elle un soir de réveillon et lui demande de rester. C'est à ce moment qu'elle interprétera l'étonnante chanson "Être une poule". Parce qu'en fait ce demi-monde ne la dérange pas tant que ça, d'autant qu'elle y rencontre Henri Garat dont elle tombe amoureux et réciproquement. On a donc là une fable très osée, car même si la fin se termine (morale oblige) par une promesse de mariage, l'institution du mariage est sévèrement brocardée à plusieurs reprises dans le film. Certes, il s'agit d'un vaudeville facile, mais c'est bien fait et on rentre volontiers dans le jeu. L'interprétation est excellente, Meg Lemonnier est aussi charmante qu'étonnante et possède une fort jolie voix, Henri Garat s'en sort très bien (malgré quelques soucis de postsynchronisation), Dranem est à la fois énervant (mais c'est son rôle) et génial. Arletty n'a qu'un second rôle mais le réalisateur l'a placé au centre d'une incroyable scène de salle de bain, permettant à celle-ci de nous montrer plusieurs fois de suite sa jolie petite poitrine, son sourire et sa gouaille forment déjà la promesse d'une grande vedette. Les seconds rôles sont également très bons (comme souvent à l'époque) et tout cela se passe dans une ambiance joyeusement décontractée. La musique de Raoul Moretti est excellente et entraînante. Et puis il y a ce final, en forme de bal costumé vénitien qui ne mérite qu'un qualificatif : Grandiose. Un régal de fin gourmet à découvrir d'urgence.