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halou
118 abonnés
1 532 critiques
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4,0
Publiée le 2 février 2015
Cette deuxième adaptation du bouquin est indéniablement réussie. Celle-ci tient évidemment par l'interprétation réussie de chaque personnage mais aussi par la narration qui tient le spectateur en haleine mais aussi un scénario original sur fond de combat pour remettre en place la femme maltraitée socialement. Une belle histoire avec un subtil mélange d'espoir et de désillusions qui touche.
Laurent Cantet, le réalisateur primé d’Entre les Murs, récidive avec une vision de la jeunesse et des difficultés des adolescents, filmé avec justesse et passion, avec une mise en scène sobre mais efficace, les actrices sont parfaites et le message est profond et cohérent. Une vraie belle surprise !
Dommage, il y avait de quoi faire dans cette histoire de filles rebelles. De bons moments, notamment la vie communautaire dans la maison. Mais sans trop de maniérisme et d’autosatisfaction. L'émotion ne perce pas.
Après le très remarqué Entre les Murs, salué par l'ensemble de la critique nationale, Laurent Cantet revient avec un film plus international. On attend au tournant sa capacité à passer d'une réalisation sobre et de type documentaire (à bon escient) à quelque chose de plus envoûté et travaillé. Or, c'est ce qui m'a frappé en premier, le film manque cruellement de prises de risque graphiques. La photo n'a pas été assez travaillée et est trop banale pour une histoire de la sorte. La réalisation n'est pas assez dynamique, tout comme le montage d'ailleurs, surtout pour un film de deux heures et demi, et le rythme parfois lent mêlé aux scènes répétitives constituent un vrai point négatif. Ces filles qui constituent le gang, parlons-en. Pour la plupart d'entre elles, on ne sait pas d'où elles sortent, on ne sait pas vraiment ce qui les pousse à entrer dans cette bande sinon une gente masculine unanimement décriée comme maltraitante, unie dans la barbarie. Les personnages, tous mignons et bien costumés, ne sont pas assez creusés ! On ne s'attache pas suffisamment aux personnalités qui se retrouvent presque comme étant interchangeables, et on oublie d'inviter le spectateur à entrer dans le récit. Il est pourtant intéressant ce récit, il a des choses à dire, mais il le fait maladroitement. Le film n'est en fait pas assez dérangeant, pas assez violent, pas assez plein de choses ! Il n'ose pas. Les "coups" du gang paraissent assez niais et ne sont que très peu crédibles, ce même en prenant en compte le décalage dû à l'époque. Reste une aventure originale assez plaisante et une actrice principale, Raven Adamson, qui fait un très bon premier film.
Bien qu’avec cette oeuvre, Laurent Cantet ne répète pas le miracle d’« Entre les murs », à cause d’un dispositif trop ouvert et en butte à la reconstitution historique, « Foxfire, confession d’un gang de filles » est une nouvelle prouesse. En effet : le style semi-documentaire développé par le réalisateur est toujours aussi fructueux : pour incarner ce nouveau groupe d’adolescents après la classe d’ « Entre les murs », Laurent Cantet est encore allé chercher actrices non professionnelles avec lesquelles il a longuement travaillé et répété. Le résultat est saisissant, et, couplé à une reconstitution minutieuse mais intelligente de l’Amérique des années 1950, permet au réalisateur d’atteindre un réalisme tel qu’on est surpris de découvrir à la fin du film que celui-ci est adapté d’un roman. Surtout, Cantet renouvelle son étude toujours aussi passionnante de la dynamique d’un groupe, de sa naissance à sa dislocation, qui paraît impossible à mener avec une autre méthode. http://ertemel.blogspot.fr/2013/01/firefox-foxfire-confession-dun-gang-de.html
Un film brouillon, pas tant dans la mise en scène que dans les idées ou pseudo-idées que le scénario véhicule. Au vrai, une accumulation de poncifs, de théories inexpliquées, voire injustifiées ici, d'arrière-garde ou purement fantasmatiques. On ne voit pas où veut nous emmener Cantet, en tout cas on n'y arrive jamais, ni dans la trame de l'histoire, ni dans son esprit. Par conséquent, il se dégage de cette oeuvre une impression de malaise. On ne croit pas un instant à cette chimère cinématographique. Et on ne sait pas quel était le but initial de ce remake qui n'en est d'ailleurs, pas vraiment un. Côté action ça brille par sa quasi-absence, le tout se résumant à quelques cavalcades ébouriffées tout juste dignes de farces de potaches.Techniquement cela se tient et les acteurs s'en sortent mieux que le scénariste. Mais il est impossible de rattraper une pièce usée et pleine de trous. Il faut changer de costume.
Avec brio, Laurent Cantet change de registre et quitte les salles de classes auréolé des palmes cannoises, pour nous plonger dans un film d'époque, en anglais. Le changement est radical, même si l'on retrouve dans Foxfire ce qui a fait la réussite d'"Entre les murs" : la constitution d'un groupe et la cohésion de celui ci autour d'un projet, d'une idée, d'un idéal. Là, c'est le passage de l'adolescence rêveuse à la vie dure et réglée des années 50. On passe un excellent moment avec cette bande de filles rebelles, et pleines d'énergie de vie. Même si quelques passages sont un peu longs, l'histoire rebondi et les interprètes, presque toutes amatrices, sont superbes! On peut seulement regretter des personnages qui manquent un peu de profondeur pour être vraiment attachants, excepté celui de Legs, interpreté par une aussi inconnue qu'explosive Raven Adamson.
Laurent Cantet nous offre, à l’occasion de sa première réalisation américaine, une réflexion intéressante sur les effets de groupe à travers cette reconstitution du parcours d’un gang de filles bercées par un radicalisme féministe dans les années 50. La crédibilité de cette histoire tient avant tout au jeu de ses jeunes actrices non-professionnelles choisies via un casting sauvage qui s’est avéré judicieux. Le parcours de ces gamines enragées, passant de la bande de vandales au communautarisme aux méthodes criminelles, traine malheureusement en longueur sur un rythme monochrome, diluant sur la durée l’idéologie politique des personnages et l’intensité dramatique.
Lundi 3 décembre au Katorza, à Nantes, j'étais bien embêté. Laurent Cantet, qui est un cinéaste que j'aime, était là pour présenter son film, et ce dernier ne m'a pas plu.
Du coup, j'ai préféré partir à la fin de la séance, avant qu'il ne revienne. Les applaudissements étaient parcimonieux et je sentais que l'ambiance allait être pesante.
Foxfire raconte l'histoire d'un gang de fille qui sévit dans les années 50 au Etats-Unis.
Sous la conduite d'une chef charismatique, le gang commence par mener des actions féministes, punissant les pervers et les harceleurs. Cette partie est sympa, et on se dit : mais si toutes les filles du monde faisaient cela, ça commencerait à devenir franchement drôle !
Ensuite le gang fait ... la suite ici : http://0z.fr/6PhhO
Ce film est un chef d'œuvre de mise en scène. Il filme de façon quasi mathématique la micro sociologie d'un groupe de jeunes filles légitimes dans leur combat jusqu'à l'excès. Cantet est un grand réalisateur. Seul vrai défaut le film aurait gagné à être plus court.
Cette production franco-canadienne met en scène le roman de Joyce Carol Oats et ressuscite la fin des années 50 et le début des sixties avec ces mouvements de libération féministe, des droits civils ou sexuel. Avec cette bande d’adolescentes en rébellion contre la société et le pouvoir des hommes, on en sent les prémisses même si aucune théorisation, ni aucune réelle idéologie ne vient la soutenir autre que celle de vivre sa vie comme on l’entend. On suit avec enthousiasme les velléités d’indépendance de ces jeunes filles contrariées par une société profondément conservatrice et machiste. Si le début tient d’une révolte adolescente rafraîchissante la suite vire dans la délinquance en bande pour s’achever dans le crime et la fuite. Les comédiennes sont absolument toutes formidables et c’est d’autant plus impressionnant qu’aucunes n’est comédienne à la base. La reconstitution de l’époque est vraiment bluffante y compris dans ces travers les plus sombres : machisme, évidemment, mais aussi racisme et même si c’est de façon allusive, lesbophobie (à propos du personnage de Maddy). Le réalisateur arrive à nous rendre parti prenant de la révolte de ces adolescentes dont le combat nous fait prendre la mesure des avancées accomplies durant ces 50 dernières années pour la parité dans la société. Le film fait donc une belle place à l’éveil à l’adolescence d’une conscience sociale et parfois politique qui fait l’entrée de tous dans l’âge adulte. À voir donc.
Une première partie excellente, on retrouve se groupe de fille qui se bat contre les inégalités et violences dont elles sont victimes, mais ensuite le scénario se perd et tire en longueur jusqu’à endormir son spectateur et lui faire détester ces filles qui vole de l'argent on ne sait pourquoi.. Les actrices sont vraiment très douées et le tournage en anglais donne une atmosphère particulière au film de Cantet mais la construction du film et le traitement du sujet laisse à désirer.. dommage vraiment.
Quatre ans après sa Palme d'Or pour " Entre les murs", Laurent Cantet revient sur les écrans avec un nouveau film sur l'adolescence. Mais cette fois, par rapport à l'adaptation du roman de Bégaudeau située dans une Z.E.P. en plein Paris de nos jours, il introduit une triple distance : celle du temps (le film se situe en 1955), celle de la localisation (l'action se déroule aux Etats-Unis) et celle de la langue (il a été tourné en anglais). Une nouvelle fois, il a choisi de passer par l'adaptation, en l'occurrence celle d'un roman de 1993 de Joyce Carol Oates déjà adapté en 1996 par Annette Haywood-Carter et où Angelina Jolie jouait le rôle de Legs.
Si on devait trouver des points communs entre ces deux films apparemment si différents, on pourrait mettre en avant l'idée de la brutalité du retour à la réalité à la fin d'une utopie : celle, soft, de l'échec relatif de la pédagogie du dialogue de François Marin lors du conseil de discipline de Souleymane, trouvant ici écho dans la violente dissolution du phalanstère féministe rêvé par Legs et ses disciples. Autre point commun, stylistique celui-là, l'appétence pour les gros plans, y compris dans les scènes de groupe, avec une caméra qui oscille et qui prend le temps de suivre ses personnages, et toujours une photographie un peu délavée de Pierre Milon, le directeur de la photographie de Cantet, mais aussi de Belvaux et de Guediguian.
Mais la comparaison s'arrête là, et c'est clairement au désavantage de ce "Foxfire". Il manque en effet ce qui faisait la qualité principale de " Entre les murs", l'énergie et la sincérité des acteurs, fruit d'un travail préalable d'atelier qui laissait la part belle à l'improvisation, ainsi que d'un sens du montage qui prolongeait ou coupait une scène en fonction de ce qu'un tel choix apportait de réellement nouveau au récit.
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