Il y'a des films qui, comme çà, laisse de sacrée trace sur les mémoires et clairement, à mes yeux tout du moins, Sinister était de cette trempe là. Quelle ne fut pas ma déception passé le second rendez-vous, près de 10 années plus tard !
Une fois le repère de la " jump scare " clairement identifiée et pris en compte, ce film ne laisse au fond rien d'autres qu'un brève sursaut. Même pas lorsque les terreurs sont ici confrontées et mis devant le fait accomplit. Il y'a toutefois une tentative de construction autour de son personnage principal, une course contre la montre autour d'un but, d'un objectif de succès et gloire dont le prétexte de l'injustice sert de bastion à un " surmoi " sensé canaliser et rendre logique la démesure éprouvante d'une telle mise en péril. On ne parle pas encore de sacrifice à ce niveau, mais la différence est parfois minime. C'est là que réside clairement la meilleure proposition de ce long-métrage, notamment dans le paradoxe du silence premier avec sa femme qui devient tangible, palpable à mesure que le secret s'approche de l'implosion. La découverte de cette dernière sur leurs nouvelle demeure est sans doutes la meilleure séquence de Sinister en fin de compte.
Pour ce qu'il en est de ce grenier si terrifiant de par mes souvenirs, il n'en est plus rien tant l'on sent le gout si extrêmement prononcé de la carotte dans une telle salade, fait un peu à la va vite. Il y'a néanmoins ce désir du détail, de rendre crédible son mélange fait de pulsion et de référence à l'occulte par mystification et démystification, à tord peut-être ? En tout cas, on se sent un peu mal fichu devant cette présentation qui pioche à touts les râteliers pour n'en ressortir que de petites compos sans saveurs, ou à peine ...
Quand à Ethan Hawke, il ne se foule pas, fonce sur le mode automatique et en ressort en catimini, le job à moitié fait. Les autres, adultes ou enfants eux servent de passe plat, dans le meilleur des cas. Il y'avais encore, au départ, un quelque chose a gratter par l'opposition face à l'autorité, représenté par le Sheriff, mais l'ombre ne de cette piste est aussi vite refoulé par une autre machine plus tapageuse ...
Quand à la technique, rien de bien folichon ici non plus. La noirceur des nuits de sévices est totale, elle contribue à rendre le matériel et la démonstration de Scott Derrickson plus significative mais ne met pas l'accent ou il le faut, une fois de plus.
Une revisite qui laisse comme une amertume, une perte de temps ...