Avis sur Sérénade au Texas

Ce n'est pas une « sèrènade à trois » ni une « sèrènade aux nuages » mais une « sèrènade au Texas » que nous avons là! Richard Pottier, Luis Mariano, Bourvil...On prend les mêmes que "Le chanteur de Mexico" et on recommence! Seule Annie Cordy manque à l'appel et laisse sa place à Germaine Damar (la blonde) et Sonia Ziemann (la rousse) qui dirigent avec leur père un thèâtre ambulant! Hèritier d'ènormes terrains pètrolifères au Texas, Mariano, petit marchand de disques sans envergure, s'y rend pour prendre possession de ses biens! Une fortune toute cuite mais qui a quelques effets secondaires puisque Mariano va se heurter aux terribles cavaliers noirs! Heureusement, il finira par s'imposer grâce aux sèrènades et au music-hall! Bienvenue sur le chemin de la fortune (quand on demande un verre d'eau, on vous menace avec un fusil) et de la comèdie musicale où Mariano chante « Pour l'amour de ma belle » devant un feu de camp et bien sûr ma « sèrènade au Texas » . Quant à l'ami Bourvil, il susurre « A dada » et « Les pruneaux » , deux chansons qui lui vont comme un gant...

Timide vendeur dans une boutique de Bayonne, Jacques (Luis Mariano) hérite, grâce aux bons soins d'un clerc de notaire joué par Bourvil, de terres pétrolifères au Texas. A peine débarqués en Amérique, les deux nouveaux amis sont déjà démunis et secourus par une troupe de comédiens ambulants auxquels ils prêtent leur concours.
Le nanar de Richard Pottier marche sur les traces du Capitaine Fracasse mais la comparaison s'arrête là. Mariano et Bourvil, chacun dans son registre on s'en doute, poussent régulièrement la chansonnette dans un western à la française parfaitement grotesque. Certes, c'est une parodie qui ne se prend pas au sérieux mais, quand même, il faut voir comment Pottier dirige ses américains et cowboys franchouillards (dont l'un a même l'accent du Midi!). Passons sur le scénario insignifiant et sot. Ce que l'on retient surtout, c'est la ringardise du film dans son entier, des chansons, des costumes (Mariano fait le joli coeur avec chapeau de cowboy et pistolets à la ceinture...), de l'humour (Bourvil, bien mal servi dans le rôle de faire-valoir de son ténor de compère).
Les mésaventures stupides de Mariano et Bourvil, entre film comique et opérette exotique, sont tout à la fois poussives et délectables.

Bourvil et Luis Mariano. J'adore les deux, le premier pour ses films, le second pour ses chansons. Si le film n'est pas un chef d'oeuvre en soit, passer un moment avec ce duo suffit amplement pour avoir du bon temps.