Il y a très longtemps, au début du vingtième siècle, croyez-le ou non, chanter du Maître Gims dans une émission de télé-réalité n'était pas la finalité vitale d'une partie de la jeunesse. Non, à cette époque, entre deux verres de whisky et d'absinthe, celle-ci se réunissait en groupes d'artistes bohèmes pour écrire, déclamer par coeur des vers et peindre à peu près tout ce qui bougeait afin d'acquérir la renommée à laquelle elle se croyait destinée. Bref, on savait s'éclater, quoi !
Un beau jour, la jeune Florence Carter-Wood emménage dans une de ces joyeuses colonies d'intermittents du spectacle située dans les Cornouailles. La communauté est "dirigée" par le (bientôt) célèbre peintre Alfred Munnings et le domaine sur lequel elle se situe appartient à un riche propriétaire terrien (et accessoirement soldat), Gabriel Evans. Le souci c'est que Florence a le physique d'Emily Browning et, forcément, elle va faire tourner la tête aux deux bonhommes qui n'avaient rien demandé à personne.
Le soldat à l'épaule solide et rassurante (Dan Stevens) ou l'artiste torturé et volage (Dominic Cooper) ? Ce sera LA grande question sentimentale qui animera le coeur de Florence et, telle une ânesse de concours, elle fera bien évidemment le mauvais choix qui la conduira aux pires malheurs.
Ben oui, les enfants, "Summer in February", c'est du grand mélodrame pur jus (il y a même des balades à cheval sur la plage, la preuve que ça ne rigole pas !) avec autant de clichés que de morceaux de violons pompeux. Le label "A True Story" dès le générique d'ouverture n'y fera rien, ce triangle amoureux prévisible comme la mort alignera toutes les situations les plus convenues du genre jusqu'à parfois friser la parodie. La sauce arrivera quelques fois à prendre grâce aux trio d'acteurs (jolie alchimie entre Browning et Stevens, dommage qu'ils passent les 3/4 du film à se regarder en chiens de faïence) mais, hormis le contexte socio-culturel si propre à ce moment du vingtième siècle, "Summer in February" n'aura tellement rien de neuf à proposer qu'il donnera l'impression d'avoir déjà été visionné une bonne cinquantaine de fois au bout d'à peine un quart d'heure.
À oublier, il y a tellement mieux dans le genre !