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Caine78
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1,0
Publiée le 26 janvier 2016
Sujet passionnant : la séparation de l'Eglise et de l'Etat en France, votée en 1905. Hélas, il est peu dire que le traitement est un véritable désastre. Entre narration linéaire avec voix-off nous retraçant tout l'historique entrecoupant un docu-fiction d'une platitude et d'une lourdeur absolues, sans oublier une conclusion limite mystique sur la laïcité, le spectateur n'est pas à la fête. C'est simple : hormis la satisfaction d'apprendre (quand même) quelques informations importantes concernant le thème et son contexte historique, j'ai maudit l'incapacité de François Hanss à prendre la moindre hauteur concernant le débat, l'aspect didactique restant écrasant. On a l'impression que chaque protestation de l'Assemblée Nationale est la même séquence que celle utilisée un instant auparavant (et cela au moins une dizaine de fois!), les numéros d'acteurs eux-mêmes n'échappant pas réellement à cette impression désastreuse (Claude Rich, Pierre Santini et surtout Jean-Claude Drouot étant ceux qui s'en sortent le mieux). Bon, il y a quelques jolies phrases, quelques grandes idées et voir certaines figures essentielles de l'Histoire de France n'est pas désagréable, mais quand on est sevré à ce point de spectacle et de savoir-faire, surtout au vu du sujet, c'est tout de même dramatique. Cela aurait pu être passionnant et riche d'instruction, c'est juste ultra-pesant et ennuyeux 90% du temps : le bide est total.
Intéressante reconstitution historique qui a le mérite de s'appuyer sur des propos et personnages réels pour donner une illustration réaliste des combats politiques de l'époque sur la question religieuse dans la république (car il s'agit bien de ça, au fond). Dommage que sous une apparence de neutralité, on se retrouve avec un éloge d'Aristide Briand qui a recherché le compromis et la paix civile, au détriment de l'avancée de la libre pensée et de la dénonciation de la nocivité réelle de l’Église en terme de liberté de conscience et de refus du progrès dans la société de l'époque. Il n'y a aucune raison de dénigrer Maurice Allard comme cela est fait, plutôt que de le présenter comme un contributeur comme les autres aux débats, porteur d'une réflexion digne de ce nom. Enfin, le laïus pseudo-philosophique final sur les questions que "tout le monde se pose sur les mystères de la vie et de la mort" fait tache et révèle bien la frilosité à opposer clairement Raison et croyances comme avaient si bien su le faire les philosophes des Lumières.
Ce film montre les débats parlementaires lors de la séparation de l'église et de l'état, sujet essentiel pour la République. On y voit bien les fanatismes s'exprimer et finir par aboutir à une loi qui garantit au mieux les intérêts des uns et des autres, à défaut d'une réconciliation impossible. Voilà un film exemplaire !