Christian Petzold est un cinéaste nostalgique des heures douces et tranquilles, sans passion ni violence, qu'offrait la défunte autre Allemagne à ceux dont l'amour véritable pouvait se passer de liberté tant qu'il avait la paix. Qu'elle était agréable cette Germanie Orientale où la solitude n'existait pas ! Quel sentiment de sécurité conféraient ces murs vieux brun ou gris souris, à l'écoute 24h/24h, d'où surgissaient, à la moindre anicroche, des secours aussi inattendus qu'infaillibles ! [...] la suite et d'autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net [...] Parfois le printemps arrivait jusqu'en Poméranie et les humains tombaient amoureux. Des côtes danoises un vent marin apportait des fragrances prometteuses qui fleuraient bon l'espace, l'aventure, l'animal déchaîné et les fruits exotiques, tout cet inconnu désirable quand on n'a pour rêver que des petites sirènes aux épaules de lutteurs. Eole ranimait l'insidieux romantisme qui gît en tout cœur germanique et se déploie en corolles alanguies et sanguines quand l'hiver fut trop long, les russes trop amollis, les polonaises sans entrain et le peuple pas plus enclin qu'un autre à la dictature et à la délation. Alors des infirmières acariâtres, à défaut d'être accortes, rendaient visites aux plus atteints d'entre eux, ceux dont les yeux brillaient d'une fièvre hallucinée aux seuls mots de voyage, d'ouest ou de Burlington. Elles prodiguaient, les bras gantés de latex sans saveur, de spectaculaires soins que seuls certains pervers heureusement placés, à l'imagination politiquement correcte, quoique débridée, prétendaient orgasmiques en avouant tout de même qu'ils étaient en meilleure position que bien d'autres pour en jouir. [...] la suite et d'autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net [...] C'est le printemps et ça commence comme un poème. Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur l'Est ce jour-là / Et tu étais méfiante / Rebelle, insoumise, indépendante / Malgré la tyrannie / Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur l'Est ce jour-là. C'est triste et beau comme un interlude soviétique entre deux procès de Moscou mais la suite me rendrait impopulaire, alors restons-en là, de toute façon l'orage est passé. [...] la suite et d'autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net [...] Courez voir ce film pour la force du non-dit, la puissance des regards et des corps immobiles qui expriment l'indicible, le tabou, la confiance impossible et l'amour aux aguets. Quelle leçon de jeu, loin des têtes à ressort et du caquetage assourdissant des élèves d'Hollywood. Quelle belle humanité que celle qui prend le temps, fut-ce par nécessité, de se comprendre, de se sentir, de se regarder vraiment, de laisser les corps s'apprivoiser à distance pour laisser l'essentiel, cette part si fragile, si timide, si profondément enfouie de notre âme, émerger à son rythme et s'offrir en beauté, quand elle sent qu'elle sera dégustée et non pas consommée. [...] la suite et d'autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net [...]
Barbara est médecin. On ne saurait donc lui en vouloir de sauver des vies même si c'est pour les remettre au bourreau.